Les Dépêches de Brazzaville



Culture : un café littéraire organisé à Mouyondzi


Après les lycées Pierre-Savorgnan-de-Brazza, Réconciliation et École internationale turco-congolaise, Tristell Mouanda Moussoki, responsable du Cene littéraire, et son équipe se sont rendus à Mouyondzi. Tout comme à Brazzaville, une minute de silence a été observée en mémoire du poète Dominique Ngoie-Ngalla et du romancier Julien Ludovic Nkodia.

Ouvrant le café littéraire, Tristell Mouanda Moussoki a invité les élèves à aimer le livre. « Le livre doit être votre ami, il façonne, il transforme votre intérieur. Aimez lire, chers élèves », a-t-il lancé.  Après quoi il leur a annoncé le retour de la Cene littéraire en 2022 à Mouyondzi.

"Né un mardi" est une œuvre qui a déjà remporté deux prix, notamment le prix “Les Afriques” ainsi que le prix de littérature “Betty Trask”. Ce roman aborde un sujet d’actualité, à savoir la montée de l’intégrisme musulman au Nigeria. L’auteur pense que ce roman permettra aux jeunes générations de construire une vision de la vie et de prendre leur destin en mains. Selon lui, une jeunesse mieux formée sera capable de prendre en charge le destin de son pays.

Les responsables du lycée de Mouyondzi ont exprimé leur joie de recevoir la Cene littéraire dans leur localité. Le proviseur dudit lycée, Pierre Makelele, n’a pas manqué de féliciter la délégation pour son passage, en précisant que la lecture est une source de connaissances pour les élèves. « Nous sommes très heureux de vous recevoir et nous vous demandons une fois de plus de continuer à descendre au lycée de Mouyondzi, car ces apprenants n’ont plus de bibliothèque. Ils ont perdu le sens de la lecture. Avec la réhabilitation de ce lycée, nous souhaiterions avoir une bibliothèque digne de ce nom. Votre déscente a permis à ces jeunes de comprendre qu’il n’y a pas que la télévision qui peut informer, alors que le livre est la matière première pour un élève », a-t-il souligné.

L’inspecteur de lycée, M. Kimia, a pour sa part insisté sur le contenu du livre qui met en exergue certaines réalités ainsi que les maux qui minent la jeunesse actuelle. « J’ai apprécié comment vous avez utilisé le livre pour amener ces enfants à comprendre les problèmes de société. Ils sont jeunes et les problèmes posés dans ce livre retracent aussi la vie de la jeunesse. Nous vous encourageons à faire ces descentes régulièrement afin que les élèves reprennent le goût de la lecture. Lire devient de plus en plus difficile pour nos jeunes, ils s’intéressent plutôt au téléphone qu’à la lecture, si bien qu’ils ont des difficultés pour écrire, leurs messages sont souvent truffés de fautes. Cette initiative de pousser les jeunes à la lecture peut les emmener à la perfection », a-t-il déclaré.

Créée en 2015 par Flore Agnès Nda Meitz, avocate de nationalité camerounaise résidante en Suisse, la Cene littéraire a pour but de promouvoir et défendre des œuvres littéraires produites par les écrivains afro descendants en mettant en exergue une cause humaine, sociétale, idéologique, politique, culturelle, économique de l’Afrique ou de sa diaspora. Afin d’atteindre ses objectifs, la Cene littéraire a créé un prix littéraire dénommé Prix Les Afriques, qui est remis à chaque édition aux plus méritants depuis 2016. Il s’agit aussi de donner un supplément de visibilité à des auteurs noirs vivant en Afrique ou à l'extérieur (Amérique, Europe, Caraïbes, Pacifique, …).  Les principales activités de la Cene littéraire se concentrent à travers des rencontres littéraires avec des écrivains, des résidences littéraires et soutiens en tous genres. La Cene est présente au Cameroun, au Burkina Faso, au Congo, au Sénégal, au Togo et au Niger.

Le prix “Les Afriques” se distingue des autres prix littéraires du fait que les droits de l’œuvre primée sont achetés à l’éditeur afin d’imprimer en milliard d’exemplaires et les distribuer gratuitement dans les lycées, universités et autres lieux de culture du continent africain. Tristell Mouanda Moussoki a été nommé responsable de l’association internationale Cene littéraire Congo par Flore Agnès Nda Meitz, présidente directrice générale de cette association culturelle réunissant les universitaires, les écrivains, les lecteurs engagés qui se rencontrent souvent pour discuter autour des œuvres des écrivains africains.


Bruno Okokana & Mildred Moukenga

Légendes et crédits photo : 

1- Les élèves du lycée de Mouyondzi lors du café littéraire / DR 2- La photo de famille avec les organisateurs / DR