Les Dépêches de Brazzaville



Décès de Nelson Mandela : le Congo rend un hommage national à l’icône de la lutte contre l’apartheid


Ont pris part à cette rencontre, placée sous le patronage du président du Sénat, André Obami - remplaçant le président de la République -, le président de l’Assemblée nationale, les membres du gouvernement, les chefs des missions diplomatiques et consulaires accréditées au Congo et d’autres personnalités congolaises et étrangères, dont la délégation sud-africaine, conduite par l’ambassadeur Manelisi Genge.

Après avoir observé une minute de silence en mémoire de l’illustre disparu, deux témoignages ont ponctué la cérémonie : celui du conseiller spécial du président de la République, Claude Ernest Ndalla, et celui du premier ambassadeur du Congo en Afrique du Sud, Anatole Kondo.

Le conseiller spécial du chef de l’État a rappelé le rôle joué par le Congo après son indépendance le 15 août 1963, notamment en ce qui concerne sa contribution dans la lutte de libération des peuples d’Afrique australe. « Notre capitale devient un haut lieu de l’internationalisme et du soutien multiforme aux luttes des peuples du monde, particulièrement aux luttes de l’Afrique australe : Angola, Mozambique, Namibie, Afrique du Sud », a-t-il souligné. « Et nous avons pris la mesure de nos responsabilités, nous avons soutenu les combats et les combattants qui luttaient contre l’oppression (…). Nous avons fait échos à leurs droits », a ajouté Claude Ernest Ndalla, faisant allusion à l’apartheid et au colonialisme.

Le premier ambassadeur du Congo en Afrique du Sud a rappelé qu’il avait été parmi les derniers diplomates à avoir présenté leurs lettres de créance à Nelson Mandela lui-même, avant qu’il ne passe le témoin à son successeur Thabo Mbeki. Il a rapporté aussi d’autres faits qu’il avait personnellement vécu sous la présidence de Nelson Mandela. « Au cours de la cérémonie de présentation des lettres de créance, où je me suis retrouvé en face de cet illustre combattant de la liberté, a noté l’ambassadeur, le président Nelson Mandela, le grand Madiba, s’était permis avec son humilité légendaire, de me remercier, de remercier le peuple congolais et tous les gouvernements qui se sont succédé au Congo depuis 1963 (…) particulièrement le président Denis Sassou N’Guesso, le Parti congolais du travail et ses dirigeants » pour avoir soutenu le combat de l’ANC ayant conduit à sa libération et à celle de son pays.

« Nelson Mandela m’avait rappelé la visite qu’il avait effectuée à Brazzaville le 11 février 1991, une année après sa libération et l’accueil cordial et chaleureux qui lui avait été réservé », a poursuivi Anatole Kondo. Sachant que le Congo faisait partie « des premières nations qui ont rencontré l’Afrique du Sud résistante et combattante », le premier président noir du pays assura à l’ambassadeur « qu’il n’oublierait pas » l’apport du Congo, de ses dirigeants et de son peuple pour la libération de l’Afrique du Sud.

Outre la cérémonie d’hommage national à Nelson Mandela, le calendrier officiel prévoit des veillées populaires qui seront organisées en soirée dans tous les arrondissements de Brazzaville et d’autres villes du pays du 10 au 12 décembre. Les cérémonies commémoratives se poursuivront le 13 décembre par une conférence-débat sur la vie politique de Nelson Mandela et la contribution du Congo à la libération de l’Afrique australe. Le 12 décembre en soirée, un grand concert de chants religieux marquera la fin de cette série d’hommages du Congo à Nelson Mandela.  

 

 

 

 


Nestor N'Gampoula

Légendes et crédits photo : 

Une cérémonie nationale d’hommage à Nelson Mandela organisée ce lundi à l’auditorium du ministère des Affaires étrangères.