Déconfinement progressif : les lieux culturels ne rouvriront pas ce 23 juin
Une annonce qui n’étonne pas, au regard de l’accumulation des contaminations au coronavirus sur le territoire congolais, estimées à ce jour à 1013 cas. Cependant, cette nouvelle a fait encore accroître l’inquiétude, voire la déception des acteurs culturels au Congo. « Comment peut-on vivre de son art lorsque les lieux de spectacles sont fermés et les festivals annulés ? Aussi, quand pourrons-nous renouer avec la vie d’avant ? Nous n’avons pas de réponse exacte à cela », se désolent bon nombre d’artistes congolais en cette période de crise sanitaire causée par la Covid-19. La fermeture des salles de spectacles, le coup d’arrêt donné aux événements et espaces culturels, l’annulation des festivals et concerts, avaient brutalement interrompu le secteur culturel, au Congo, depuis fin mars. Or, depuis le début de cette crise, le secteur culturel n’a cessé de lancer des appels d’aide, insistant sur la fragilité de son économie et la précarité de la plupart de ses acteurs. En effet, si, avec la propagation à grande échelle du coronavirus dans le monde, le secteur économique connait une forte récession, il n’en est pas moins du domaine culturel. La pandémie de coronavirus a révélé des fragilités et inégalités structurelles au sein de plusieurs pays, mis en évidence la précarité du travail des artistes et impacté durablement la vie des artistes, asséchant ainsi leurs sources de revenus. « Les artistes ont besoin de rencontrer leurs publics pour monétiser leurs créations. La fermeture des cinémas, musées et autres lieux de spectacles a entraîné la chute des revenus des artistes, et surtout moins de 70% des collectes des droits d’auteurs dans plusieurs pays du monde », souligne une étude de l’Unesco en lien avec la pandémie. Penser à l’après-confinement du secteur culturel Si la crise du coronavirus centralise l’attention des citoyens et des autorités sur les secteurs vitaux que sont la santé, l’éducation ou le monde du travail, le sort de la culture et des artistes mérite aussi une attention particulière. Il est évident que le monde de la culture doit s’adapter à un après Covid-19 coriace. Ceci, en privilégiant, par exemple, les plateformes numériques par la consommation des biens culturels à la demande. Aujourd’hui, avec la pandémie de coronavirus, les acteurs culturels ont compris que le numérique est en passe de devenir un outil au service de la diversité et de la créativité des expressions culturelles. La plateforme Netflix démontre avec le cinéma que les salles peuvent fermer, mais les films continueront d’être consommés. Si récemment avec la créatrice de mode originaire de la République démocratique du Congo, Anifa Mvuemba, on a eu droit à un défilé virtuel en 3D, l’industrie musicale et l’art contemporain sont également appelés à se réinventer dans une logique semblable, car le spectacle aura pour salle, des écrans de plus en plus miniaturisés, avec un public virtuel. Tout en pensant aux contraintes auxquelles les artistes sont confrontés en raison des mesures de restrictions actuelles, il va falloir mener des réflexions sur les stratégies qui peuvent aider les professionnels de la culture à renforcer leur résilience et à surmonter la crise sur le long terme. Des propositions qui pourront être mises en place par le gouvernement, les organisations internationales, le secteur privé et les acteurs culturels eux-mêmes, afin de soutenir les artistes pendant et après cette crise. Merveille Atipo Légendes et crédits photo :La façade de l’Institut français du Congo de Brazzaville/DR |