Denis Sassou N'Guesso à New York: l'ONU, c'est la solidarité internationale et le multilatéralisme
La primauté du langage des armes sur « le bon sens et la diplomatie », souligne le chef de l’Etat congolais, traduit l’échec de la promesse collective des nations de « bâtir un monde libéré du fléau de la guerre ; c’est le signe d’un système international affaibli, parfois impuissant, face aux logiques de confrontations ». La relance de la course aux armements, l’exposition des dépenses militaires sont, a-t-il souligné, des facteurs inquiétants et « une dérive dangereuse » pour la paix mondiale à laquelle il faut mettre un terme par un désarmement global. Evoquant la place de l’ONU comme instrument de préservation de l’équilibre mondial, le président de la République a répondu à ceux et celles qui, devant les défis multiples n’y croiraient plus, qu’elle est encore très utile. « Oui, les Nations unies sont essentielles, à condition qu’elles sachent évoluer, qu’elles sachent se reformer, se rapprocher des peuples et répondre concrètement aux défis nombrables des temps présents », a-t-il renchéri. Dans la suite logique de ce plaidoyer, Denis Sassou N’Guesso pense que l’heure est venue de se pencher sur la réforme des organes de l’ONU. A commencer par l’élargissement du Conseil de sécurité afin de les rendre « plus représentatifs, plus transparents et plus proches des réalités de notre monde ». L’Afrique, a-t-il poursuivi, ne peut plus être tenue à l’écart de ces mutations, elle mérite « une représentation permanente au sein du Conseil de sécurité des Nations unies ». Le président de la République a exprimé la position du Congo sur le conflit israélo-palestinien appelant, comme beaucoup d’autres dirigeants, à la solution à deux Etats. Il a, par ailleurs, dénoncé « des décennies d’un embargo aujourd’hui incompréhensible » qui exténue la nation cubaine. « Mon pays continuera de soutenir le peuple cubain », s’est-il engagé. Sur d’autres sujets d’actualité, le président congolais a estimé les tensions commerciales, technologiques et géopolitiques en cours entre les grandes puissances contraires au progrès en raison de l’instabilité des marchés et des prix des matières premières qu’elles engendrent. Faisant le lien entre la paix et le développement, Denis Sassou N’Guesso a remis sur la table la question du financement des Objectifs de développement durable. Elle passe, entre autres, a-t-il soutenu, par la suppression des mécanismes qui « étranglent les économies vulnérables, comme la dette insoutenable ou les règles commerciales inéquitables ». Aux théories climato-sceptiques souvent portées par certains dirigeants parmi les plus en vue, il a opposé que le défi climatique doit transcender « toutes les frontières, tous les clivages et toutes les idéologies », saluant l’adoption, il y a quelques mois de la « Décennie mondiale du boisement et du reboisement » par l’Assemblée générale des Nations unies. Denis Sassou N’Guesso a clos son allocution par cette exhortation au vivre-ensemble : « Nous ne sommes pas condamnés à la guerre, au repli et à la méfiance. Nous avons encore le choix : celui du courage, de la solidarité et de la responsabilité ». C’est un constat partagé : 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la diplomatie et la solidarité sont au plus mal. Les dirigeants sont interpellés. Gankama N'Siah Légendes et crédits photo :Le président Denis Sassou N'Guesso à la tribune des Nations unies |