Les Dépêches de Brazzaville



Développement urbain : un programme d'assainissement des quartiers précaires en préparation


La réunion a porté sur l’évaluation du Projet eau, électricité, développement urbain (Peedu) et des financements additionnels dont bénéficiera ce projet cette année. Une bonne nouvelle pour le Congo qui est passé au statut de pays à revenu intermédiaire et peut désormais bénéficier d’un volume de financement beaucoup plus important.

« Il faut faire plus. Nous avons donc décidé, à la suite des discussions avec les autorités et sur leurs instructions, de préparer une nouvelle intervention avec un financement additionnel du Peedu dans le domaine de l’électricité : un programme est en préparation sur les quartiers précaires », a déclaré Eustache Ouayoro.

Selon lui, la pauvreté reste encore élevée au Congo bien qu’elle ait diminué. À Brazzaville et Pointe-Noire, 60% des quartiers sont en situation de précarité. Pour les résorber, une enveloppe de 400 millions sera disponible sur une période de 10 ans. « Ensemble, nous allons essayer de changer les choses pour que la pauvreté puisse baisser de manière significative dans le pays », a-t-il insisté.

Le ministre Émile Ouosso, après avoir remercié la BM du financement alloué au volet assainissement, a informé Eustache Ouayoro de la mise en place d’un comité interministériel regroupant près de neuf ministères pour faire écho à cette mobilisation de fonds et prendre le problème à bras le corps.

Il a déploré les conditions inacceptables dans lesquelles vit la population, soulignant le danger constant que représentent les phénomènes d’érosion et l’inaccessibilité des quartiers lors des pluies. Selon lui, cette situation reflète le paradoxe que connaît le Congo entre son niveau de croissance en augmentation et la pauvreté de sa population.

« Quatre cents millions, c’est beaucoup d’argent et comme nous avons suffisamment d’expertise pour la viabilisation et l’aménagement du territoire, le comité, mis en place sous la coordination du directeur de cabinet du chef de l’État, regardera la question froidement et rapidement pour faire que le problème des érosions soit attaqué et vaincu », a précisé Émile Ouosso.

« Nous sommes contents de cette aide de quatre cents millions et nous souhaitons que les décaissements se fassent rapidement pour qu’il y ait efficacité dans l’action », a-t-il renchéri.

Des routes à sens unique en réflexion

Par ailleurs, le ministre de l’Équipement et des Travaux publics a demandé à la BM que les prochains Peedu intègrent d’autres villes du Congo qui ont aussi besoin de voiries, à l’instar de Brazzaville et de Pointe-Noire.

« Il ne faut pas seulement s’attaquer à Brazzaville et à Pointe-Noire même si l’essentiel de la population y réside. Nous sommes à la disposition du gouvernement, nous sommes prêts à l’accompagner si les ressources sont disponibles, les structures en place et les conditions réunies », a-t-il été répondu à sa requête.

La question sera discutée avec la mairie de Brazzaville, car les routes aménagées sont étroites et les habitants s’en plaignent. Le ministère envisage la possibilité de mettre certaines routes en sens unique pour fluidifier le trafic.

« Les routes ont été mal tracées au départ. Nous qui les viabilisons, nous ne pouvons exproprier ni à gauche ni à droite : on a que l’espace qu’on a ! », a-t-il indiqué.

L’accès à l’électricité dépend d’une bonne gestion des infrastructures

En ce qui concerne le financement additionnel du Peedu, la BM a déjà annoncé un programme de 150 millions pour le volet électricité. Elle s’est engagée à mettre davantage de ressources sur la table compte tenu du nouveau statut de pays à revenu intermédiaire du Congo.

« Il est important de créer cette connexion entre une production qui monte en puissance et un accès à l’électricité qui reste assez faible et irrégulier. Changer cette situation n’est pas seulement lié au changement de cette infrastructure, car seule, elle ne peut régler le problème : c’est aussi la manière dont le système est géré. Il faut annexer le renforcement des capacités managériales et institutionnelles de la gouvernance pour apporter de la transparence et de l’efficacité dans le secteur », a expliqué Eustache Ouayoro.

Pour rappel, la mission de la BM est d’aider à réduire l’extrême pauvreté et à soutenir la croissance partagée. Ces deux problématiques sont liées pour que les populations bénéficient de meilleures conditions de vie.


Nancy France Loutoumba

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Séance de travail entre les partenaires (© Adiac).