Les Dépêches de Brazzaville



Diplomatie : Cuba et les États-Unis mettent fin à plus de cinquante ans d’hostilités


«Nous mettrons fin à une approche dépassée qui a échoué, pendant des décennies, à promouvoir nos intérêts et nous allons plutôt commencer à normaliser les relations entre nos deux pays (…). L’isolement de Cuba n’a pas fonctionné », a déclaré Barack Obama au cours d’une allocution télévisée à la Maison-Blanche. Il a insisté sur la nécessité d’abandonner « une politique rigide liée à des événements qui se sont produits » depuis plus de cinquante ans.

À La Havane, Raul Castro a salué la décision de son homologue américain, estimant qu’elle méritait « le respect et la reconnaissance de son peuple». «Cela ne veut pas dire que la question principale a été réglée », a-t-il fait remarquer lors d’une allocution télévisée, ajoutant que l’embargo, qui a « causé tant de souffrances humaines et économiques » au peuple cubain, « doit être levé.» En clair, Barack Obama a parlé d’un changement dans la politique américaine vis-à-vis de l’unique île communiste de la Caraïbe alors que son homologue Raul Castro a déclaré au peuple cubain qu’il était temps de laisser derrière « l’héritage de la colonisation et du communisme »

À l'origine...

L’assouplissement des relations entre les Washington et La Havane est le fruit d’un travail de longue haleine dont les tractations se faisaient souvent en coulisses. Ce rapprochement est notamment l’aboutissement de négociations secrètes qui se sont déroulées de juin 2013 à novembre dernier au Canada. L’accord final a été conclu au Vatican. Un haut responsable américain a d’ailleurs affirmé que le pape François a joué un rôle clé dans cette percée diplomatique après avoir lancé des appels personnels aux deux présidents.

Avec la concrétisation de cette volonté, tous ceux qui pensaient autrement ont fini par comprendre que la poignée de main entre Barack Obama et Raul Castro, lors des obsèques de Nelson Mandela en Afrique du Sud, n’était pas anodine qu’on pourrait le croire. Séparés seulement par les 150 km du détroit de Floride, les États-Unis et Cuba ont interrompu leurs relations diplomatiques officielles depuis 1961. Leurs hostilités ont été marquées par l’embargo américain qui était  vivement critiqué à Cuba et condamné chaque année à une écrasante majorité aux Nations unies.

Le rétablissement des relations diplomatiques entre La Havane et Washington qui a été salué par l’ensemble de la communauté internationale a conduit certains dirigeants du monde et autres observateurs à penser qu’il pourra en être de même demain entre Israéliens et Palestiniens. C’est le cas de Vladimir Poutine, parrain irréversible de Cuba et de la Palestine, qui estime que l’actuelle crise au Proche-Orient « résulte des problèmes du passé ». Le président russe fait allusion entre autre à la proclamation de la naissance de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948 qui poussa  les armées des États arabes à refuser la plan de partage des Nations unies du 29 novembre 1947 et à pénétrer en Palestine pour combattre Israël lors de la guerre de 1948-1949 qui se termina par la victoire de l’État hébreu.


Nestor N'Gampoula