Les Dépêches de Brazzaville



Disparition: Daniel Koubemba tire sa révérence à 108 ans


En 2014, nous rencontrons Daniel Koubemba à son domicile à Bacongo. C’était à l’occasion de ses 100 ans qu’il célébrait avec faste au côté de sa famille, des amis et des adeptes de l’église dont il était maître « ngunziste » de l’aile « Bulamananga », perpétuant ainsi depuis des décennies, à travers un monastère planté dans sa parcelle, l’héritage messianique laissé par Kimpa Vita, Simon Kimbangu et André Matsoua.

On se rappelle de l’énergie qu’il dégageait ce jour-là, arborant un costume gris à deux boutons porté sur une chemise blanche agrémentée d’une cravate bleue aux fines raies rouges. Afin d’achever cette harmonie, une pochette jaune pour, semble-t-il, respecter la fameuse règle imposée par une autre religion : la sape.

Daniel Koubemba a respecté toute sa vie une hygiène de vie drastique pour bénéficier des faveurs de ce siècle, lui qui est né en 1914, quelques semaines après le début de la Première Guerre mondiale.

Chef religieux, c’est avec plaisir qu’il évoquait l’avenir du Congo qu’il prévoyait radieux si les Congolais cultivent l’amour et enterrent la haine et le tribalisme. « À l’époque, nous ne connaissions pas la haine qui a conduit notre pays à verser du sang. Ne gardez pas dent, ne haïssez pas, mais bénissez. Ce n’est que par l’amour que vous vivrez longtemps, et ce n’est que par l’amour que Dieu donne ses faveurs. C’est le seul conseil que je lègue aux générations futures », avait conclu le patriarche, témoignant d’une vie bien remplie et qu’il achève paisiblement avec honneur.

Daniel Koubemba a laissé quatre enfants.

 


Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Daniel Koubemba