Les Dépêches de Brazzaville



Disparition : hommage à Aimé Philippe Matsika


Dans l’oraison funèbre, le ministre en charge de l'Enseignement technique, Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eudes, a rappelé qu’Aimé Philippe Matsika fut né en 1934 à Yétéla, un village de la communauté urbaine de Kibouendé, dans le département du Pool. Après un cycle primaire réussi, Matsika est inscrit à l’école populaire à Brazzaville où il fut orienté à l’école des beaux-arts. Il en sort avec la qualification de dessinateur industriel, avant d’être affecté au service cartographie de la métropole.

Chemin faisant, il abandonne sa profession de dessinateur pour devenir syndicaliste professionnel au sein de la Confédération syndicale des travailleurs. En 1955, Aimé Philippe Matsika décide de créer sa propre organisation politique, l’Union de la jeunesse congolaise (UJC). Un instrument de combat contre l’impérialisme coloniale.

En 1960, l’UJC est dissoute par le président Fulbert Youlou, bloquant en quelque sorte ses ambitions politiques. Malgré tout, il continua à militer au sein du syndicat au point de devenir secrétaire général adjoint.

Trois ans plus tard, Aimé Philippe Matsika, soutenu par quelques-uns de ses collègues syndicalistes, décrète une grève générale illimitée pour protester contre l’ambition du président Youlou, de créer un ‘’parti unique’’. Massivement suivie par les travailleurs, cette grève se solde par le mouvement des 3 glorieuses qui renverse son régime.

Lorsque Alphonse Massamba Débat devient président, il est vite repéré et nommé à double reprises, ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Aviation civile.

Elu président de la République en 1992, après la conférence nationale souveraine, Pascal Lissouba le récupère et lui confie le portefeuille de ministre d’Etat, ministre de la Justice.

Aimé Philippe Matsika sera porté en terre dans son village natal Yétéla. Il laisse une veuve et plusieurs enfants.


Firmin Oyé