Les Dépêches de Brazzaville



Distinction : Louise Mushikiwabo décorée par le chef de l’Etat congolais


Selon la secrétaire générale de l'OIF, cette distinction est l'occasion pour elle de réfléchir sur les grandes questions importantes pour cette organisation. « Je suis émue par cette reconnaissance d'une fille du pays, parce que je le dis souvent, je me sens Congolaise et c'est quelque chose qui me va droit au cœur. Sans fausse modestie, je pense que je suis une personne qui s'attache beaucoup professionnellement. Je ne prends rien à la légère dans mon travail. Le président m'a parlé de son appréciation non seulement de mon travail mais aussi mes prises de position panafricaines, je suis Africaine. Donc c'est un peu naturel, mais j'ai aussi accepté cet honneur avec humilité, parce qu'il y a du travail à faire. On n'est pas au bout du chemin », a expliqué Louise Mushikiwabo, visiblement émue.

Cette décoration a été précédée des échanges sur deux sujets pour lesquels le président Denis Sassou N’Guesso est très engagé. Il s’agit notamment de l'environnement et de la biodiversité. Pour la secrétaire générale de l’OIF, le chef de l’Etat congolais est une figure qui est remarquée depuis plusieurs années sur ces sujets, surtout pour le compte du continent africain.

Notons que ces échanges se sont déroulés en marge de la 39e réunion ministérielle de la Conférence des ministres de la jeunesse et des sports (Confejes) ayant le français en partage. Au terme de ces assises, le Congo a été désigné pour assurer la présidence de cette institution intergouvernementale, pour un mandat de deux ans. Une bonne nouvelle pour Louise Mushikiwabo. « Je me réjouis énormément de voir le Congo présider aux destinées de la jeunesse de l'espace francophone, à travers la présidence de la Confejes.  Surtout parce que je sais que le ministre responsable de la jeunesse est une personne que je connais bien, qui a des qualités à la fois de réflexion stratégique, mais aussi de gestion d'opérations, est une personne qu'il faut pour le moment pour nous à la francophonie », a-t-elle déclaré. 

Elle a, par ailleurs, souligné que la jeunesse est incontournable et reste ainsi une cible prioritaire pour l'espace francophone. Elle s'est aussi engagée à apporter son soutien personnel en tant que secrétaire générale de l'OIF.

Interrogée sur la bi-appartenance de certains pays membres au Commonwealth, Louise Mushikiwabo n'est pas préoccupée pour l'avenir de la francophonie. D’après elle, ce n'est pas un problème que la jeunesse francophone s'ouvre à l'anglais et à d'autres langues mondiales. « Nous avons des pays francophones et arabophones. A part la France, tous nos 87 membres qui restent ont une autre langue que la langue française, des langues maternelles, des langues officielles. Moi-même, je viens d'un pays, le Rwanda, qui a quatre langues officielles. Pour nos pays, plus on maîtrise des langues, plus on est apte, on est préparé à naviguer dans le monde aujourd'hui, qui est un monde assez complexe déjà. Cela ne me dérange pas du tout que certains de nos membres appartiennent et au Commonwealth et à la francophonie », s’est-elle justifiée.

Soulignons que Louise Mushikiwabo effectue son deuxième mandat à la tête de l’OIF où elle a été réélue en Tunisie, en novembre 2022, lors du 18e Sommet de l'organisation.


Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le président Denis Sassou N'Guesso décorant la secrétaire générale de l'OIF, Louise Mushikiwabo