Les Dépêches de Brazzaville



Distinction : pénurie signalée des candidatures féminines au Prix Anzisha


À une semaine de la clôture des candidatures de ce Prix qui sera décerné à un jeune entrepreneur qui aura développé un projet innovant sur l’énergie renouvelable, les organisateurs font état d’une pénurie, cette année, de candidatures féminines sur les 200 déjà reçues, provenant de plus de 25 pays. Cela s’expliquerait par le fait qu’il n’y a pas assez de jeunes femmes entrepreneures en Afrique du Nord et en Afrique centrale ou qui sont impliquées dans des projets d’énergies renouvelables. C’est dire que de nombreux obstacles persistent encore au développement des activités entrepreneuriales chez les jeunes filles dans ces régions.

« Nous espérons que les données que nous possédons concernant ces candidatures sont le résultat de faiblesses dans notre stratégie de communication, plutôt que d’une réalité sur le terrain. Si notre échantillon reflète bien l’activité des jeunes entrepreneurs sur l’ensemble du continent, nous devons alors faire face à une situation plutôt désastreuse en terme de création de projets par les jeunes, en dehors de certains centres-clés », a affirmé Josh Adler, directeur du Centre de Leadership Entrepreneurial à l’African Leadership Academy.

« Il s’agit, a ajouté Josh Adler, d’une tendance qui doit changer rapidement et le Prix Anzisha a pour objectif de catalyser ce mouvement. Nous avons besoin de voir une plus grande part d’activité entrepreneuriale à l’initiative des adolescents de tout le continent, et dans des secteurs d’activité clés qui sont susceptibles de créer des emplois de qualité et qui seront des facteurs de croissance. »

Devant cette pénurie des jeunes femmes d’Afrique du Nord et centrale ainsi que celles présentant des projets sur les énergies renouvelables dans toute l’Afrique, les organisateurs ont encore invité les filles du continent à participer au prestigieux Prix Anzisha, qui vise à récompenser les jeunes entrepreneurs en Afrique. Des informations sur les candidatures, ainsi qu’un soutien par pays, est disponible en français et en arabe. La récompense du Prix Anzisha a été rendue possible grâce au Cercle de Donateurs pour l’Afrique, un groupe de la Fondation des Communautés de Donateurs de la Silicon Valley. 

Des jeunes filles invitées à participer au Prix

Si 55% de la population jeune africaine âgée de 15 à 24 ans est constituée de femmes, les jeunes femmes représentent seulement 25% de l’ensemble des candidatures au Prix Anzisha. Ceci, malgré le fait que le Prix a réalisé cette fois des efforts remarquables pour attirer les jeunes femmes à travers des partenariats avec des organisations telles que le Forum des éducatrices africaines (FAWE).

Les projets portant sur le biogaz et sur le charbon vert semblent être favorisés chez les jeunes Africains, par rapport à l’énergie solaire, éolienne, et aux autres sources d’énergie alternatives. On relève peu d’entreprises en aval provenant des secteurs qui bénéficient de la production d’énergie autonome (hors réseau). Sur toutes les candidatures sur les énergies renouvelables reçues jusqu’à présent, presque toutes sont des projets portant sur le biogaz et le charbon vert produits à partir de déchets. Ce qui a conduit les organisateurs à se poser la question de savoir s’il existe de jeunes entrepreneurs africains qui peuvent ouvrir la voie à d’autres sources d’énergie alternatives.

Les candidatures au Prix Anzisha sont ouvertes et seront acceptées jusqu’au 1er avril 2014. Les formulaires de candidature sont disponibles en anglais, français et arabe et peuvent être téléchargés sur le site anzishaprize.org. Les candidats potentiels peuvent discuter en ligne et entrer en contact avec l’équipe d’organisation sur Facebook www.facebook.com/anzishaprize. Vous pouvez également suivre le Prix Anzisha sur Twitter (@anzishaprize).

Les finalistes gagneront un voyage, tous frais payés, à Johannesburg, en Afrique du Sud, à l’African Leadership Academy pour participer à un programme de développement de l’entrepreneuriat d’une semaine, qui s’achèvera par la cérémonie de remise des prix. Sur place, ils participeront à une conférence au célèbre Centre de Leadership Entrepreneurial de l’ALA animée par des tuteurs d’entreprises expérimentés. Ils participeront ensuite à un programme de formation de longue durée dans le cadre du réseau d’anciens étudiants de l’African Leadership Academy, où ils bénéficieront d’opportunités exceptionnelles en termes de développement personnel et de perspective de croissance.

Signalons que les anciens boursiers du Prix Anzisha sont entre autres, Best Ayiorwoth, une jeune femme originaire d’Ouganda, qui a créé une petite entreprise de services de micro-crédit pour agir en faveur des jeunes femmes en Ouganda et les autonomiser ; et Khaled Shady, l’inventeur de Mubser, une ceinture portable destinée aux malvoyants en Égypte (Shady a été récemment classé par Forbes parmi les 30 jeunes entrepreneurs les plus prometteurs de moins de 30 ans).


Nestor N'Gampoula