Droits humains : des ONG dénoncent un déni de justice pour les victimes de crimes sexuels en RDC
Dans ce rapport-plaidoyer, la Fidh et les ONG membres déploré qu’en RDC, la justice ne bénéficie pas aux victimes de crimes sexuels. Elles ont relevé que ces dites victimes de crimes sexuels sont confrontées à des obstacles insurmontables pour obtenir justice et réparation. « Le coût des procédures est prohibitif et les décisions de justice rarement appliquées », y est-il constaté. Ce rapport a, en effet, noté qu’à chaque étape de la procédure, les victimes doivent payer des frais de justice et verser d’autres sommes d’argent conséquents à l’administration congolaise afin que les enquêtes et poursuites soient effectivement menées. « Même le certificat d’indigence, qui permet de réduire certains coûts de la procédure, doit s’acheter entre vingt cinq et cinquante dollars américains », ont noté Fidh et ses ONG membres. Ces dernières ont également souligné qu’en l’absence de ce certificat, et comme condition préliminaire à toute réparation, les victimes sont systématiquement obligées d’avancer six pourcents du montant total de l’indemnisation décidée en leur faveur pour la percevoir. « Ceci les empêche, en fait, de recevoir toute réparation », ont-elles conclu, soulignant le faible pouvoir d’achat de la population congolaise. Une mobilisation tous azimuts
Dans leur plaidoyer, Fidh et ses organisations membres ont souligné le soutien de la communauté internationale aux efforts de justice en RDC, face à l’ampleur et à la gravité des crimes. Elles ont, par ailleurs noté des progrès réalisés. Mais, selon cette plate-forme et ses membres, les procédures en cours ne concernent que très rarement les plus hauts responsables. « Trop d’accusés, même en cours de jugements, demeurent libres. Peu de jugements sont définitifs et effectifs », ont déploré ces organisations. Elles ont également fait remarquer que les personnes condamnées parviennent très souvent à s’évader et que les indemnisations prévues pour les victimes ne sont jamais versées. « La justice ne bénéficie finalement pas aux victimes de crimes sexuels en RDC », ont-elles appuyé. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :La présentation du rapport par le Fidh et ses organisations membres. |