Les Dépêches de Brazzaville



Ecosystème: cinq pratiques qui menacent la biodiversité de la planète


L’utilisation non durable des plantes et des animaux ne menace pas seulement la survie d’un million d'espèces dans le monde, mais aussi les moyens de subsistance de milliards de personnes qui dépendent des espèces sauvages pour leur alimentation, leur combustible et leurs revenus. Selon les experts, si nous n’utilisons pas la nature de manière plus durable, la crise actuelle de la biodiversité sera exacerbée, avec des résultats catastrophiques pour l’humanité. Nous ne pourrons pas atteindre les Objectifs de développement durable si nous ne changeons pas radicalement notre façon d'utiliser, de valoriser et d’interagir avec la nature.

Le rapport met en évidence cinq pratiques principales d’utilisation des espèces sauvages : la pêche, la cueillette, l’exploitation forestière, le prélèvement d’animaux terrestres (y compris la chasse) et les pratiques non extractives, comme l’observation. Le rapport illustre également l’importance pour les populations autochtones de pouvoir obtenir des droits d'occupation sur leurs terres, car elles ont compris depuis longtemps la valeur des espèces sauvages et ont appris à les utiliser de manière durable.

Comme l’a récemment souligné le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, il est urgent de développer un nouveau paradigme qui reconnaisse la valeur de la nature et comprenne que la qualité de vie n’est pas uniquement une question de PIB. Actuellement, les gouvernements du monde entier dépensent chaque année plus de 500 milliards de dollars d’une manière qui nuit à la biodiversité pour soutenir des industries comme les combustibles fossiles, l'agriculture et la pêche. Selon les experts, ces fonds devraient être réaffectés pour encourager l'agriculture régénérative, les systèmes alimentaires durables et les innovations favorables à la nature.

Dans la plupart des scénarios d'avenir qui permettent l'utilisation durable des espèces sauvages, les auteurs constatent que les changements transformateurs partagent des caractéristiques communes telles que la répartition équitable des coûts et des avantages, l'évolution des valeurs sociales et des systèmes de gouvernance efficaces.

Avec un million d'espèces actuellement menacées, voici cinq groupes d’espèces qui sont en danger :

Le cactus

Le rapport souligne que plusieurs groupes de plantes sont menacés en raison d'une cueillette non durable, notamment les cactus, qui sont confrontés à des problèmes tels que la perte d'habitat et le commerce illégal de plantes. Un rapport publié en 2015 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a révélé que 31 % des 1500 espèces de cactus dans le monde sont menacées. Les menaces auxquelles les cactus sont confrontés sont multiples, allant de l'horticulture et de la collecte privée à l'utilisation comme nourriture et en médecine, les racines de certaines espèces étant utilisées comme anti-inflammatoire.

 

Les algues

Les algues sont l’un des grands survivants de la planète, les parents de certaines algues modernes remontant à 1,6 milliard d'années. Les algues jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes marins, en fournissant des habitats et de la nourriture aux formes de vie marines, tandis que les grandes algues servent de nurseries sous-marines pour les poissons. Les algues jouent également un rôle important dans la lutte contre le changement climatique : 9 % de l'océan est couvert d'algues, ce qui permet de séquestrer une énorme quantité de carbone. Les algues marines sont en déclin en raison du dragage mécanique, de la hausse des températures de la mer et de la construction d'infrastructures côtières.

La girafe

Le rapport mentionne que les grands mammifères sont sans surprise les espèces les plus visées par la chasse de subsistance et commerciale, car ils fournissent davantage de viande pour la consommation et la vente. L'un de ces mammifères menacés est la girafe. Il reste environ 68 000 girafes à l'état sauvage, réparties en quatre espèces et huit sous-espèces, dont les populations sont très différentes. Par exemple, il ne reste que 600 girafes d'Afrique de l'Ouest à l'état sauvage, alors qu'il reste environ 45 000 girafes masaï. Les principales causes de la dépopulation des girafes sont la dégradation et la perte de l'habitat en raison de l'exploitation non durable du bois et de la demande accrue de terres agricoles. Il existe également une demande de viande de girafe et d'objets d'ornementation fabriqués à partir d'os et de peau de girafe.

Le perroquet

Le rapport révèle que plus de 1000 espèces d'oiseaux, de reptiles, de poissons et de mammifères font l'objet d'un commerce légal et illégal d'animaux de compagnie à des fins personnelles ou commerciales. Bien que la valeur totale en dollars des espèces commercialisées comme animaux de compagnie représente moins de 1 % du commerce total des espèces sauvages, le nombre d'animaux commercialisés se compte en millions. Par exemple, 16 millions de perroquets vivants et appartenant à 321 espèces ont fait l'objet d'un commerce international entre 1975 et 2016. Les perroquets sont également menacés par la perte d'habitat due à l'agriculture et à l'exploitation forestière.

Le chêne

Les arbres du monde entier font face à diverses menaces, notamment l'exploitation forestière, la déforestation pour l'industrie et l'agriculture, le bois de chauffage et de cuisson, et les menaces liées au climat telles que les incendies de forêt. Selon la liste rouge de l'UICN, on estime que 31 % des 430 espèces de chêne du monde sont menacées d'extinction, tandis que 41 % font l'objet de préoccupations en matière de conservation, principalement en raison de la déforestation pour l'agriculture et le bois de chauffage. Les pays qui comptent le plus grand nombre d'espèces de chêne menacées sont le Mexique (32 espèces), la Chine (36), le Vietnam (20) et les États-Unis (16).


Boris Kharl Ebaka

Légendes et crédits photo : 

Photo: Le chêne