Les Dépêches de Brazzaville



Éducation : Le phénomène kuluna, une entrave au fonctionnement de l'école La Sagesse de Dieu


Si cette école qui a un effectif de plus de 400 élèves avec 17 enseignants a connu une rentrée des classes paisible, il faut cependant décrier le climat d'insécurité imposé par les jeunes gens desoeuvrés du quartier qui menacent les élèves de cette école privée comme l'a expliqué avec regret le directeur des études, Bolondo lokuli au cours d'une interview avec les journalistes membres du Réseau des Journalistes Amis de l'enfant (RJAE). ''Nous sommes menacés par le problème de kuluna qui ronge la commune de Makala. Ces derniers temps, on doit protéger les enfants dès la sortie des classes, on doit les accompagner. Il n’y a pas moyen de travailler. Dès que vous sortez, vous voyez les kuluna tout autour de l’avenue ; chaque fois, nous interpellons la police pour nous assister, vous trouverez d'ailleurs, au niveau de l’entrée de l’avenue, un sous Commissariat... "

Malgré cette insécurité, le Directeur des études a confirmé que la rentrée scolaire a bel et bien eu lieu le jour prévu, le 1er septembre. ''Chez nous à la Sagesse, la rentrée a été effective. Aucun élève n'est resté à la maison parce qu’il n'a pas payé les frais, l’inscription ici est gratuite. A quoi sert de garder les enfants à la maison ? s'est t-il interrogé. L'école la Sagesse de Dieu ne chasse pas les élèves et a signé une convention avec les parents en ce qui concerne le paiement des frais de scolarité."

''Nous avons notre politique pour conserver l’effectif. Ne pas chasser mais appeler les parents, parler avec eux, discuter pour trouver les pistes de solution pour résoudre les problèmes. L’Etat a interdit que les écoles chassent les enfants. Il faut seulement appeler les parents, discuter avec eux et trouver des solutions'', a-t-il expliqué tout en ajoutant : ''Nous avons signé une convention avec les parents. Ils passent selon les dates fixées d'un commun accord pour résoudre le problème de frais. Les parents arrivent quand même à respecter les clauses de la convention. 90% d'entre eux ne travaillent pas, ils ne vivent que de petits commerces, ils se débrouillent."

Depuis sept d'existence, l'école la Sagesse de Dieu, établissement privé d'enseignement secondaire et humanité ne répond pas au travail intellectuel, regrette son responsable. "C'est une maison d'habitation morcelée dont les différentes pièces sont transformées en salles de classe. Avec une promiscuité indescriptible. L'école n'a pas de cour pour la récréation. Les latrines ne répondent pas aux normes d'hygiène. Les salles de classes sont exigues et mal éclairées." Suite au manque de locaux, une stratégie a été mise en place pour dispenser les cours. Il s'agit de classes groupées. Pour des cours de tronc commun à l'exemple de l'histoire-géographie, les élèves de différentes classes sont regroupés dans une même salle mais l'école a acheté une nouvelle parcelle et compte bien y construire d'autres salles de classe.

Nonobstant l'environnement, la direction est déterminée à dispenser un enseignement de qualité. Et les élèves en témoignent. "Les enseignants transmettent bien les leçons, ils ont l’amour de leur profession. Nous demandons seulement aux autorités d'appuyer, de soutenir l’école, d'arranger les infrastructures qui ne sont pas en bon état... '', explique Adassa Kutu, élève en 2ėme humanité scientifique. Un autre élève de renchérir : "Le milieu n'est pas bon mais on s'époumone pour venir aux cours parce que nous avons envie d'étudier. On y enseigne bien. Je demanderai aux autorités qu'elles puissent nous aider surtout pour la propreté."


Blandine Lusimana

Légendes et crédits photo : 

Légende 1: une de salle des classes du collège la Sagesse de Dieu Légende 2: le Directeur des études, Bolondo Lokuli