Les Dépêches de Brazzaville



Egypte 2019 : les Super Eagles font tomber le champion en titre


"Je suis déçu évidemment et je ressens aussi de la colère parce  que nous avons été un peu crispés par moments, mais je dois souligner que les joueurs ont fait tout ce qu'ils pouvaient aujourd'hui, mais ça n'a pas été suffisant", a réagi le sélectionneur du Cameroun, Clarence Seedorf.

Le Néerlandais, souvent déroutant dans ses choix, avait encore tout changé au milieu et sur le front de l’attaque. Habituel titulaire, Karl-Toko Ekambi se retrouvait sur le banc, comme Franck Zambo Anguissa, pourtant élu meilleur joueur lors des deux premiers matches de poules.

Alors qu'il peinait à trouver la bonne formule offensive (seulement deux buts depuis le début du tournoi), le Néerlandais avait cette fois choisi d'aligner Stéphane Bahoken en pointe, accompagné de Clinton Njie, Eric-Maxim Choupo-Mouting et Christian Bassogog.

Mais si ses choix offensifs ont plutôt été payants, c'est sa ligne défensive, inchangée par rapport au dernier match de poules, qui l'a trahi. Elle n'avait pourtant encaissé aucun but depuis le début du tournoi.

Trop statiques, les défenseurs camerounais ont d'abord encaissé un but d'Odion Ighalo (19mn, 1-0).

L'attaquant d'Angers, Stéphane Bahoken, a alors sonné la révolte en égalisant (41mn, 1-1) à l'issue d'une action initiée par Choupo-Mouting et Bassogog. Moins de cinq minutes plus tard, il a dévié le ballon de la tête pour le Marseillais Clinton Njie, qui s'en est allé tromper le gardien nigérian (44e, 2-1). 

Mais en l'espace de trois minutes, la défense camerounaise a pris l'eau et un nouveau but d'Ighalo (63mn, 2-2). Ighalo, toujours lui, a offert la balle du troisième but à l'attaquant d'Arsenal Alex Iwobi (66mn, 3-2).

Le match aurait même pu virer à la correction sans deux arrêts en fin de rencontre d'André Onana face à l'inévitable Ighalo.

"C'est une belle victoire après un match difficile. Même quand ils ont repris l'avantage 2-1, on a continué à croire qu'on pouvait marquer et revenir", a expliqué l'attaquant nigérian, élu sans surprise joueur du match.

Les joueurs de Gernot Rohr ont dompté les Lions, champions d'Afrique en titre, et ont pris leur revanche sur les trois finales de CAN perdues face à eux (1984, 1988 et 2000). "Ma jeune équipe se bat toujours et n'abandonne jamais", a apprécié le technicien allemand.


Camille Delourme avec AFP

Légendes et crédits photo : 

Ighalo, l'homme du match, célèbre la qualification du Nigeria avec son sélectionneur, Gernot Rohr, et son coéquipier Iwobi (Javier Soriano / AFP)