Les Dépêches de Brazzaville



Enjeu électoral : Moïse Katumbi boude l’entérinement de Denis Kadima


Ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe vient d’ajouter un peu de piquant au débat en prenant clairement position contre l’entérinement de Denis Kadima. Dans une correspondance adressée le 18 octobre au président Félix Tshisekedi, le leader d’Ensemble pour le changement de la République demande au chef de l’Etat de rejeter ladite candidature et de ne pas nommer Denis Kadima dont le plébiscite souffre d’un vice procédural.   

Et de rappeler au président de la République certaines recommandations prises dans le cadre de l’Union sacrée dont celle consistant à crédibiliser l’Institution électorale en désignant par consensus son président parmi les candidats proposés par les confessions religieuses. Il rappelle également les circonstances qui ont prévalu à l’intégration de sa plate-forme à l’Union sacrée, une décision qui était justifiée du fait que leurs différentes préoccupations étaient rencontrées dans le programme d'actions 2021-2023 du gouvernement. Et dans un des axes de ce programme, note Moïse Katumbi dans sa correspondance, était reprise explicitement la volonté de poursuivre les réformes électorales et institutionnelles en mettant un accent particulier sur les dispositions arrêtées consensuellement à l'issue des concertations politiques ad hoc. C'est cet engagement de tous les partenaires de l'Union sacrée à privilégier le consensus qui nous a convaincus de prendre nos responsabilités, a-t-il écrit.

Cependant, force est de constater que les dispositions arrêtées de commun accord n’ont pas été pris en compte, regrette Moïse Katumbi qui s’en remet à la sagesse du président de la République. « En nous rassurant hier dans vos discours que vous ne laisseriez aucun engagement politique de quelque nature que ce soit primer sur l'intérêt supérieur du peuple, paix et l'unité nationale, vous me donnez aujourd'hui l'occasion de vous demander de rejeter purement et simplement la liste entérinée par l'Assemblée nationale », a-t-il déclaré. Pour lui, « cautionner les irrégularités qui ont émaillé le processus d'entérinement des membres de la Céni conduira inévitablement le pays vers un nouveau cycle de désordres ».  

Tout en dénonçant le cafouillage orchestré par le bureau de l’Assemblée nationale dans le processus d’adoption du rapport de la commission paritaire chargée d’examiner cette question, le leader d’Ensemble a indiqué qu’il va réévaluer sa participation au sein de l’Union sacrée de la nation. « Des millions de Congolais espèrent que vous serez au rendez-vous de l'histoire », dixit Moïse Katumbi.

Pour rappel, les confessions religieuses ne sont pas parvenues à désigner de manière consensuelle le président de la Céni. Denis Kadima entériné comme président de la centrale électorale a été soutenu par six confessions religieuses, sans l'Église catholique et l’Eglise du Christ au Congo. Tout en dénonçant les accointances de Denis Kadima avec le pouvoir actuel, ces deux confessions religieuses insistent sur la probité, l’intégrité et le courage exceptionnel de celui qui va présider la Céni afin de publier les résultats réels des urnes. Le président d’Ensemble pour la République est aussi revenu sur les principales raisons qui l’ont amené ainsi que sa suite à adhérer à l’Union sacrée de la nation initiée par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, à la suite de l’échec constaté de la coalition FCC-Cach.


Alain Diasso