Les Dépêches de Brazzaville



Enjeux de l’heure : Claudel Lubaya appelle les politiciens à se désengager de la gouvernance des entreprises


Il se susurre dans les milieux intéressés que très bientôt, il sera procédé à la nomination des mandataires dans les entreprises publiques. La nouvelle, comme il fallait s’y attendre, fait jaser avec, à la clé, l’expression des ambitions, à temps et à contretemps. Cela passe comme une chasse-gardée de l’actuelle majorité au pouvoir qui s’attèlerait dorénavant à un partage éhonté des postes au mépris des critères de compétence et de technicité. C’est tout le sens de l’analyse faite à ce sujet par le député national Claudel André Lubaya, élu de Kananga au Kasaï-Central. Cet acteur politique est de ceux qui s’insurgent contre cette pratique consistant à se partager des postes dans les entreprises publiques et appelle à leur préservation de ce qu’il qualifie de « mangeoire publique ».            

L'Union sacrée, alerte-t-il, se doit de renoncer à la pratique nuisible de partage des entreprises publiques qui a ruiné l’économie congolaise. C’est depuis le dialogue intercongolais de Sun City que cette approche existe, constate-t-il, avec pour conséquence la liquéfaction des entreprises livrées à la merci des acteurs politiques ou des clans politiques qui s’en servent comme butin à partager et ce, au détriment de l’intérêt général et au mépris des principes universels de gouvernance d'entreprise et de bonnes pratiques en la matière.

André Claudel Lubaya tire la sonnette d’alarme et appelle à la fin de cette pratique qui, au fil des années, a détruit les entreprises publiques muées en champ de ruines. Toux ceux qui ont été portés à leur tête l’ont été « sur la base de leur activisme outrancier et protégés par des parapluies politiques, bénéficiaires des opérations retour », fait observer le président de l'UDA originelle. D’après lui, ce modèle ruineux et défaillant, qui n’en est pas un du reste, a démontré toutes ses limites comme en témoignent les contreperformances constatées dans le chef de quelques entreprises publiques telles que Gécamines, Miba, Okimo, Lac, Sncc, Rva, CMDC, Rvf, Rvm, Ogefrem etc. Et d’asséner : « Ces entités économiques sont toutes inopérantes et partant, non compétitives. Insolvables et quasiment toutes en faillite, bon nombre d’entre elles accumulent plusieurs arriérés de salaire de leurs employés, en violation de l’article 36 de la Constitution ».

Nonobstant les réformes réalisées dans ce domaine avec la promulgation de la loi n°8/008 du 7 juillet 2008, dit-il, il n'y a aucune avancée. Aussi invite-il l’Union sacrée présentée comme une rupture avec l’ordre ancien à renoncer à la pratique nuisible de partage des entreprises publiques qui a ruiné l’économie du pays et entraîné la faillite de l’État.  

Par conséquent, André Claudel Lubaya appelle les politiciens à se désengager de la gouvernance des entreprises, la seule voie à ses yeux susceptible de mettre fin à la corruption, la gabegie et l’impunité qui ont retardé le pays.

 

 

 


Alain Diasso