Enseignement général : l’Etat veut mettre un terme à l’anarchie dans le secteur privé
Selon le ministre, les écoles privées sont une composante importante du sous-secteur de l’enseignement général pour apporter une réponse complémentaire à l’offre proposée par l’Etat. « Avec 30% environ de nos élèves fréquentant l’école privée, l’Etat se doit d’être plus que regardant et exigeant pour que celle-ci ne ressemble pas à une sorte de forum shopping qui consisterait pour des commerçants, à s’improviser comme professionnels de l’éducation, et pour les élèves, à contourner la rigueur de l’école publique, pour s’inscrire avec la complicité de leurs parents, à l’école privée, la plus susceptible d’accorder des facilités et de leur faire obtenir des diplômes par des artifices divers », a précisé Anatole Collinet Makosso. « Aucun établissement ne peut se soustraire à la rigueur de l'Etat » Ainsi, pour le ministre, les écoles privées ne le sont guère par la nature de leurs programmes qui seraient, semble-t-il, différents des programmes officiels. Elles ne sont non plus privées, a-t-il poursuivi, du fait de leur arrimage à un Etat étranger ou aux programmes d’un Etat autre que le Congo. « Les discours entendus çà et là, tendant à justifier le caractère privé de l’établissement par le jumelage non prouvé avec tel ou tel autre établissement ou l’arrimage à tel ou tel système scolaire des Etats aussi souverains que le Congo, sont à bannir en ce qu’ils n’honorent pas notre pays. Les programmes, le calendrier et les évaluations scolaires étant du domaine réglementaire, aucun établissement ne peut s’y soustraire sans accepter de s’attribuer le statut de hors-la-loi et se voir retirer l’agrément », a-t-il martelé. Rappelant le cadre légal existant, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation a regretté le fait que les promoteurs des établissements privés ne respectaient pas la législation scolaire. Pour lui, malgré les séances de communication et de sensibilisation organisées par le ministère, il semble se développer une anarchie accompagnée de multiples dysfonctionnements. « Le moment est donc enfin arrivé pour que les établissements qui ne répondent pas aux normes soient sanctionnés, voire fermés pour ne laisser émerger que ceux qui concourent réellement à l’offre d’une éducation de qualité, conformément aux lois et règlements de la République, surtout en veillant que soit assainie et respectée la carte scolaire », a-t-il averti. Réserver le secteur uniquement aux enseignants ? Revenant sur les missions et attributions de sa structure, le directeur de l’agrément et du contrôle des établissements privés d’enseignement général, Julien Samba, a rappelé que les établissements ne répondant pas aux critères peuvent être fermés ou ajournés. Quant à l’agrément, il se donne par cycle. Faisant le point de la situation, il a indiqué que bon nombre de promoteurs d’écoles privées s’abstenaient de déposer leurs dossiers de demande d’agrément par peur des sanctions liées à la fermeture. C’est ainsi qu’il a sollicité l’organisation d’une nouvelle opération d’assainissement de l’environnement scolaire visant à rattraper les récalcitrants. « Face aux difficultés économiques, plusieurs écoles se ferment sans avertir la tutelle. Il y a également celles qui fonctionnent avec des cycles de moins ou sans classes d’examens mais qui inscrivent les candidats aux différents examens d’Etat. Pour ce faire, nous envisageons que dès octobre 2018, et chaque année scolaire, les inspecteurs, chacun dans sa zone de compétence, identifient les écoles qui existent, le cycle qui fonctionne ainsi que les classes d’examens », a annoncé Julien Samba, souhaitant que le promoteur d’une école privée soit uniquement un cadre de l’enseignement comme cela se fait chez les pharmaciens. Notons que pour obtenir un agrément définitif, il y a plusieurs critères à remplir selon la thématique. Les plus fondamentaux sont les structures d’accueil et la gestion pédagogique. Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Le présidium ; les promoteurs des écoles privées/Adiac |