Les Dépêches de Brazzaville



Enseignement supérieur et universitaire : des années académiques perturbées


Prises en tenaille entre la crise de la covid-19 et les mouvements de grève au sein des établissements du secteur de l’enseignement supérieur et universitaire, les années académiques 2020-2021 et 2021-2022 connaissent une totale perturbation. Le calendrier académique a subi des modifications profondes sans aucune harmonisation préalable au niveau du ministère de tutelle. Si certains établissements se préparent à rendre publics les résultats de la deuxième session des examens de l’année universitaire dernière, d’autres abordent déjà le dernier virage de l’année 2021-2022.

Dans le secteur privé, les enseignements ont évolué sans ambages depuis la fin du confinement, mais le constat est plutôt amer au sein des établissements du secteur public. C’est le cas notamment de l’Institut national de commerce où deux années académiques se chevauchent. Certaines promotions attendent toujours d’être fixées sur le résultat de l’année 2020-2021, alors que d’autres ont déjà entamé l’année 2021-2022. La perturbation est telle que les étudiants ont perdu leurs repères.

Un calendrier académique fixé par l’autorité de tutelle est vivement souhaité pour résoudre le problème qui semble plus profond que jamais car l’année académique prochaine  démarrera dans sept mois, soit en octobre.  Cela sous-entend que l’année académique en cours sera sans doute écourtée avec une conséquence directe sur le contenu à transmettre et donc le niveau de l’enseignement en République démocratique du Congo.

L’un des derniers obstacles majeurs à surmonter demeure la pénurie du carburant dont les signes annonciateurs sont perceptibles sur les lieux d’approvisionnement. Effet, exogène comme du reste la pandémie de covid-19, cette pénurie peut saborder tous les efforts des acteurs tant dans le secteur public que privé et anéantir les espoirs d’une année académique normalisée.       

A l’occasion du conseil du gouvernement, le 8 avril, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, s’est réjoui de la reprise progressive et apaisée des activités académiques sur l’ensemble du territoire national. Cette reprise fait suite à la  signature de l’accord de Bibwa entre le gouvernement et le banc syndical de l’enseignement supérieur, universitaire, recherche scientifique et innovation technologique.

Parmi les mesures préconisées par le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, au terme de la levée de la grève, se trouvent la mise en place effective du comité de suivi des résolutions de la commission paritaire gouvernement-banc syndical et le respect des échéances de paiement convenues pour les différentes rubriques.


Jules Tambwe Itagali