Les Dépêches de Brazzaville



Enseignement supérieur: le Canada un pays ouvert aux étudiants africains francophones


« Désormais, plus de quatre demandes sur dix provenant d’Afrique francophone sont maintenant approuvées » par les services de l’immigration canadiens, souligne "Radio Canada", soit « une augmentation de quatorze points de pourcentage en seulement un an ». Isabelle Dubois, porte-parole d’Immigration Canada, a confirmé une augmentation des taux d’approbation des étudiants africains francophones « et ce, passant de 27 % en 2021 à 41 % actuellement ». Cette hausse varie selon les pays, à savoir la Tunisie qui est passée de 59 % à 71 % entre 2020 et 2022, l’Algérie de 14 % à 33 %, le Cameroun de 11 % à 30 % ou le Sénégal de19 % à 30 % ... Ces améliorations sont récentes, « après la vive dénonciation des importants taux de refus de permis d’études visant les étudiants africains francophones ».

Le recteur de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Christian Blanchette, note des changements positifs. Il pense que c’était primordial d’avoir des ajustements et espère que ce sont des signes avant-coureurs pour une solution durable et une équité complète. « Les candidats africains doivent être traités comme les autres », a insisté le recteur de l’UQTR, l’établissement francophone le plus touché par des rejets de dossiers en provenance de l’Afrique francophone. En 2021, 79 % des demandes provenant d’Afrique ont été refusées par Immigration Canada. Cet automne, une amélioration significative a été constatée, a relevé le recteur. Mais, on constate une stagnation pour la Côte d’Ivoire, le Tchad ou encore la République démocratique du Congo ; et une baisse avec le Maroc, un pays où le taux de demandes de permis d'études vers le Québec est très élevé.

Pour améliorer les taux d’approbation globaux, Immigration Canada assure avoir organisé des formations pour ses agents, « afin d’équilibrer les perceptions négatives [et] atténuer les préjugés inconscients », ainsi que des éléments de preuve déterminants, « facilement vérifiables afin de contrer les consultants fantômes et les tendances à la fraude », pour intensifier les activités promotionnelles visant à sensibiliser davantage les candidats de l’Afrique francophone aux programmes de migration du Canada. Le Québec  a renouvelé son vœu d’avoir des étudiants africains francophones pour renforcer le français au sein de sa nation. Immigration Canada (le service canadien de l’immigration) a reconnu que « le racisme au Canada ainsi qu’au sein de sa propre organisation » a largement favorisé les taux de refus de permis d’études chez les étudiants en provenance des pays d’Afrique francophone. Pour relancer son attractivité, Québec « va créer une nouvelle voie de passage, plus rapide, vers la résidence permanente pour ces diplômés » africains francophones.


Noël Ndong