Environnement : un sommet pour défendre la cause des océansCe sommet de l’action océanique s’inscrit dans le même cadre que les grandes rencontres touchant le climat. Mais cette fois, un groupe de leaders mondiaux engagés était présent pour pousser la cause de l’océan, « grand oublié de la transition écologique ». Une rencontre qui entrait dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne. L'objectif fixé était clair : "mobiliser la communauté internationale et agir concrètement à réduire ces pressions sur l'Océan". De ce fait, 500 experts, durant trois jours, ont eu l’ambition d’obtenir des engagements signés par trente-cinq pays intitulés "Traité international sur la gouvernance de la haute mer". L’idée remonte au 3 septembre de l’année dernière, à l’issue d’une sortie en bateau en Méditerranée du président de la République française, Emmanuel Macron. Il avait annoncé à Marseille la tenue de ce "One Ocean Summit", parce qu’il avait eu « le sentiment que l’océan était le grand oublié de la transition écologique. Il était important qu’enfin il ne demeure plus l’un des sous-dossiers des COP ». De nombreuses voix dans le monde s’élèvent et plaident pour une COP océan. C’est dans ce sens que l'océanographe Paul Tréguer souhaiterait voir le rôle clé de l'océan en matière de régulation du climat et de biodiversité qui, jusqu’alors n'est pris en compte que "marginalement" dans les grands rendez-vous internationaux. Désormais, la commission en charge va essayer de construire, très concrètement, un agenda pour les mois à venir qui devra accélérer le calendrier international sur cette question. L’année s’annonce, en effet, chargée en négociations : un traité international devrait être signé à New York, en mars 2022, et une conférence des Nations unies sur les océans sera notamment organisée fin juin à Lisbonne, au Portugal. Pendant les trois jours, l’ensemble des débats a été accessible en plusieurs langues en visioconférence, afin de permettre à chaque personne sur la planète de pouvoir les suivre. Sur place à Brest, plusieurs expositions et animations, que ce soit à Océanopolis, sur le port du Moulin Blanc, ou encore à bord de la frégate Garonne, ont été proposées à la découverte du public. A l’issue du sommet, certains acteurs n’ont pas hésité à affirmer leur scepticisme face à cette initiative. Pour la ministre congolaise de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, il faudrait aussi passer des déclarations aux actes : « Nous n’avons plus le temps. Nous devons légiférer tous ensemble et agir », a-t-elle exhorté, car elle ne veut pas, une fois encore, que les engagements pris collectivement soient oubliés dès que les lumières du sommet seront éteintes. Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :1- La photo de groupe/ Ludovic Marin / Pool AFP
2- Premier sommet 2022 sur l'océan à Brest, France / Ludovic Marin / Pool AFP |