Les Dépêches de Brazzaville



Ethiopie : Abyi Ahmed rencontre les chefs tigréens


Les deux parties ont évalué « les actions menées jusqu'à présent sur la mise en œuvre des accords de paix de Pretoria et de Nairobi, et ont discuté des questions qui nécessitent une plus grande attention », a indiqué l'"Ethiopian broadcasting corporation".

L'accord de paix du 2 novembre à Pretoria, en Afrique du Sud, prévoit notamment un désarmement des forces rebelles, le rétablissement de l'autorité fédérale au Tigré et la réouverture des accès et communications vers cette région coupée du monde depuis mi-2021, lors d’un conflit sanglant ayant opposé le gouvernement fédéral aux rebelles de cette région du nord de l'Ethiopie. Les combats avaient débuté en novembre 2020, quand le Premier ministre éthiopien avait envoyé l'armée arrêter les dirigeants du Tigré qui contestaient son autorité depuis des mois et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires fédérales.

Le 26 décembre dernier, une délégation du gouvernement éthiopien, en présence notamment du conseiller du Premier ministre à la sécurité nationale, Redwan Hussein, et de plusieurs ministres (Justice, Transports et Communications, Industrie, Travail), s'était rendue à Mekele, capitale de la région du Tigré, pour une première visite officielle depuis plus de deux ans, marquant une étape majeure dans le processus de paix.

Quelques jours plus tard, le 29 décembre, la police fédérale éthiopienne faisait son entrée à Mekele, une première depuis dix-huit mois, précisément pour « garantir la sécurité des institutions ». Début janvier, la compagnie aérienne Ethiopian Airlines a repris les vols commerciaux entre Addis-Abeba et Mekele, une première aussi depuis dix-huit mois.

Malgré l'accord de paix, les rebelles continuent de dénoncer des « atrocités » commises par l'armée érythréenne et les forces de la région éthiopienne de l'Amhara, qui ont épaulé l'armée fédérale dans le conflit.

Par ailleurs, les Etats-Unis ont salué fin janvier un « retrait en cours » des forces érythréennes. L'envoyé de l’Union africaine pour la Corne de l'Afrique, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, a affirmé que jusqu'à six cent mille personnes auraient été tuées. Selon l'Organisation des Nations unies, la guerre a déplacé plus de deux millions de personnes et plongé des centaines de milliers d'autres dans des conditions pénibles.


Yvette Reine Nzaba