Exposition d’art : la rumba congolaise célébrée à travers la peinture
L’artiste Bonide Miekoutima, connu pour sa capacité à mêler couleurs chaudes, silhouettes dansantes et textures, a confié avoir travaillé sur ce projet afin de rappeler la grandeur de cette musique qui, au fil des générations, est un symbole de résistance, d’amour et de communion. « Bien que proclamé patrimoine immatériel de l’humanité, j’ai voulu par cette exposition donner à cette peinture artistique quelque chose de tangible. Les gens devraient reconnaître les pionniers, ceux qui ont précédé, ceux qui ont marqué l’histoire de la rumba congolaise », explique-t-il. L’exposition s'est voulue à la fois artistique et pédagogique, chaque tableau étant accompagné d’un petit texte explicatif retraçant la période ou l’événement évoqué. Les œuvres interrogent aussi les mutations sociales et politiques que la rumba a accompagnées. On pouvait à travers ces fresques écouter ''Ata Ndele'' d’Adou Elenga, "Indépendance cha cha" de l’African Jazz de Kallé Djeff, "Congo na biso" des Bantous de la capitale, "Nakomituna" de Verkys Kiamwangana ou " Le bucheron" de Franklin Boukaka. Des titres évoquant ce vent de liberté qui a soufflé sur l’Afrique à l’aube des indépendances, la montée des élites culturelles africaines, les migrations musicales, l’émergence de mouvements urbains et la place des femmes dans la danse comme dans les orchestres.
Autre moment fort, la présence remarquée de plusieurs figures de la scène musicale congolaise, venues soutenir l’artiste. Certains se sont même livrés à des improvisations musicales, rendant l’atmosphère encore plus conviviale. Dans un dialogue spontané entre l’art visuel et la musique vivante, le public a assisté à une célébration de la rumba dans toute sa richesse. L’exposition se poursuit jusqu’au 21 août au musée du Bassin du Congo, situé dans l’enceinte des Dépêches de Brazzaville. Les tableaux sont proposés à la vente, une manière pour l’artiste de faire vivre cette mémoire au-delà des cimaises, notamment dans les foyers, les restaurants, boutiques... Pour ceux qui s’intéressent à l’art, à la musique ou à l’histoire congolaise, cette exposition offre une plongée émotive et documentée dans un aspect fondamental du patrimoine culturel des deux Congo et d’ailleurs. Jean Pascal Mongo-Slyhm, stagiaire Légendes et crédits photo :1- Quelques tableaux de la série « Rumba congolaise » de Bonide Miekoutima/Adiac
2- L’artiste posant avec les invités au terme du vernissage/Adiac |