Exposition universelle de Milan : une vitrine aussi pour le CongoAu bout de seulement un mois, l’Exposition de Milan est déjà un succès. Hommes d’affaires, inventeurs et surtout visiteurs de tous horizons se pressent par centaines de milliers sur cette plaine de Rho où est établie l’Expo-2015. Chaque semaine une « National Day » est organisée. Samedi 30 mai, c’était la journée du Congo comme mardi 2 juin a été celle de l’Italie. Montrer, démontrer, étaler le savoir et le savoir-faire en matière de lutte mondiale contre la faim. Venu en force pour sa « National Day », le Congo a mis en branle ses autorités les plus compétentes dans la cohérence du thème choisi : « Nourrir la planète, énergie pour la vie ». Conduite par le ministre d’État du Développement industriel et de la Promotion du secteur privé, Isidore Mvouba, sa délégation comprenait les ministres Rigobert Maboundou (Agriculture et élevage), Adelaïde Mougany (PME et Artisanat), Bruno Jean Richard Itoua (Recherche scientifique et Innovation technologique), Claudine Munari (Commerce et Artisanat), Josué Rodrigue Ngouonimba (Tourisme et environnement) et Raphaël Mokoko (Délégué au Plan). Elle était renforcée par des conseillers et experts de premier plan alors que l’ambassadeur du Congo en Italie, Mamadou Dékamo Kamara, était aux côtés des hôtes italiens pour faire, en quelque sorte, les honneurs de la maison. 10 millions de terres disponibles dont seulement 2% sont mises en valeur La journée du Congo a surtout connu, l’après-midi, un forum de présentation des potentialités économiques du pays. Le plan de développement impulsé par le président Denis Sassou N'Guesso et mis en partition par le gouvernement entend aplanir les écueils sur la voie du partenariat et instaurer un climat des affaires propice au développement. Car le Congo aujourd’hui est « un pays apaisé », qui dispose de 10 millions de terres disponibles dont seulement 2% sont mises en valeur. « La volonté du Congo en venant à l’Expo, c’est de faire que les deux moitiés de la planète aient chacun un peu des deux réalités qui s’opposent mais doivent se compléter » : à savoir l’abondance d’un côté, la faim et l’appétit de l’autre, a dit le ministre d’État Isidore Mvouba, reprenant à sa façon une dérision du comique français Coluche (dont il a par ailleurs rappelé, le lieu s’y prêtait, qu’il était d’origine italienne). Italiens et Congolais de la diaspora sont venus écouter ce que le Congo avait à offrir, les chances d’y mener des affaires et de conclure des partenariats moins exposés aux aléas et à la bureaucratie. Au centre des débats... Le ministre d’État a indiqué que les investisseurs commençaient à arriver en masse au pays, menant leurs activités dans un contexte optimal et sécurisé. Le forum s’est prolongé par des colloques en tête, des B to B, entre ceux qui avaient des propositions et les différents secteurs ministériels interpellés. Très souvent cités, le BTP et l’élevage, le tourisme, le commerce et le climat des affaires d’une manière générale ont occupé les ministres une bonne partie de l’après-midi. Un entrepreneur congolais s’est plaint de la bureaucratie, un étudiant de ce que le pays mettait en place pour l’accueil des étudiants ayant terminé leurs études et voulant rentrer. Aux uns et aux autres, il a été répondu, y compris en intégrant (comme l’a fait l’ambassadeur Dékamo) la proposition italienne d’aider désormais les étudiants finissants à pourvoir repartir monter un projet viable chez eux. Voici donc un mois très exactement que L’Expo a ouvert ses portes à la périphérie de la capitale économique italienne, chef-lieu de la très industrieuse Lombardie. Aujourd’hui, selon les chiffres diffusés par les organisateurs, le cap des 2,7 millions de visiteurs a été franchi (1 million pour la seule zone thématique, « cluster », du café !). Dès les premiers jours, le Congo, installé au cluster tubercules et céréales, a tenu à y prendre une place de choix. Il a été parmi les tout-premiers États africains à nommer son directeur – sa directrice - de stand. Et, à l’ouverture officielle de la manifestation le 1er mai dernier, le premier ministre italien Matteo Renzi a voulu associer le chef de l’État Denis Sassou N'Guesso, un des rares dirigeants du continent présents à l’inauguration. Lucien Mpama, envoyé spécial à Milan |