Les Dépêches de Brazzaville



Fibre optique : les forces sociales de la SCPT crient au hold-up


Interrogé par la rédaction, un syndicaliste a accusé ouvertement le vice-premier et ministre des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de la Communication (PT & NTIC), Thomas Luhaka, de confier la gestion de la fibre optique à une autre société au détriment de la SCPT. En effet, l'autorité de tutelle a montré un attachement au projet de création d'un grand réseau urbain pour déployer la fibre optique dans la ville. Le motif avancé est le coût exorbitant des travaux à engager pour amener l'internet chez les particuliers.

Au-delà des problèmes techniques qui ont émaillé la construction de cette infrastructure, un autre conflit est attisé cette fois par le choix du gestionnaire de la fibre optique. La RDC a bénéficié d'une enveloppe de 92 millions de dollars américains US de dons de la Banque mondiale pour déployer la fibre optique de Lubumbashi à Beni. L'idée est de réaliser un grand réseau avec les pays voisins déjà connectés à la fibre optique dont la Zambie, le Rwanda, l'Ouganda et le Soudan.

Selon le syndicaliste, la BM serait prête à injecter plus de 200 millions de dollars américains US pour le projet de la fibre. Mais elle souhaiterait que la gestion ne soit pas confiée à la SCPT. Une société baptisée la "Société congolaise des fibres" (Socof), au capital détenu à 100% par l'Etat, aurait même vu le jour. Pour le syndicaliste, le gouvernement cherche à se ranger derrière la position de la Banque mondiale alors que la société chinoise qui a travaillé avec la SCPT est prête à débourser jusqu'à 400 millions de dollars américains US pour ce projet. On a appris aussi que les recettes de la fibre devaient en principe servir à payer le crédit chinois accordé à la SCPT pour la pose de la fibre optique. Une affaire à suivre.   

 

 

 


Laurent Essolomwa