Les Dépêches de Brazzaville



Fonds bleu pour le bassin du Congo : quarante-trois projets à fort impact retenus


Placée sous la houlette de la ministre congolaise de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, par ailleurs secrétaire exécutive de la Commission climat du bassin du Congo (CCBC), la réunion préparatoire à la pré-table ronde des bailleurs de fonds et leur table ronde a marqué une étape dans la mobilisation des financements climatiques au profit du deuxième plus grand poumon vert de la planète. Elle a permis d’harmoniser les visions, les stratégies et les priorités en amont des rounds de mobilisation des investisseurs.

Les dix-sept pays membres de la CCBC — l’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Kenya, l’Ouganda, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, Sao Tomé-et-Principe, le Soudan du Sud, la Tanzanie, le Tchad, la Zambie et le Royaume du Maroc — se sont mobilisés durant trois jours d’échanges, aux côtés de partenaires techniques et financiers tels que la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC), l’Agence française de développement (AFD), la Banque postale du Congo et le Programme des Nations unies pour le développement.

Au terme des délibérations, les participants ont validé un portefeuille de 43 projets prioritaires à fort impact, issus du plan d’investissement régional de la CCBC. Ces projets — dont trente-trois nationaux et dix régionaux — visent à stimuler des économies bleues et vertes, inclusives et résilientes face aux changements climatiques. La ministre Arlette Soudan-Nonault s’est félicitée de la qualité du travail collectif réalisé, rappelant que ces quarante-trois projets traduisent la volonté commune des États membres de transformer la richesse écologique du bassin du Congo en moteur de développement durable. Elle a notamment cité le projet d’appui à la gestion durable des tourbières du Congo, couvrant 165 500 km², un écosystème capable de séquestrer jusqu’à 30 milliards de gigatonnes de gaz carbonique.

Implication des organisations communautaires

Le Programme régional d’aménagement intégré du lac Tanganyika, également retenu, sera mis en œuvre au bénéfice des populations du Burundi, de la République démocratique du Congo, de la Zambie et de la Tanzanie.
Ces projets, comme plusieurs autres issus du portefeuille de la CCBC, seront présentés à Belém le 7 novembre. Le vice-président de la BDEAC, Jean Paterne Megne Ekoga, a réaffirmé l’engagement de la banque à soutenir le pipeline de projets issus des travaux. « La satisfaction de la Commission climat du bassin du Congo est notre credo, et l’amélioration des conditions de vie des populations notre profession de foi », a-t-il déclaré. En tant que gestionnaire du fonds fiduciaire, la BDEAC s’engage à mettre en place des mécanismes financiers innovants, durables et non spéculatifs.

De son côté, le directeur de l’AFD Congo, Antoine Chevalier, a salué l’engagement constant des États membres et rappelé le rôle pionnier de la France dans la structuration du Fonds bleu. « Le Fonds bleu incarne une Afrique centrale unie autour de la gestion durable de ses eaux, de ses forêts et de sa biodiversité », a-t-il souligné. Il a ajouté que 79 millions d’euros ont déjà été mobilisés par la France pour renforcer les programmes régionaux de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale et la BDEAC.

La réunion s’est clôturée sur une note d’optimisme et d’unité. Cette dynamique régionale, encouragée par tous les acteurs présents à Brazzaville, traduit une conviction partagée. La validation des quarante-trois projets prioritaires n’est qu’une étape du plan d'investissement de la CCBC qui compte 254 projets pour un coût global de 10 milliards de dollars.  

 

 

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

La ministre Soudan-Nonault clôturant les travaux/Adiac