Les Dépêches de Brazzaville



G5 Sahel: l' ONU déplore le retrait du Mali


Depuis sa création, le G5 Sahel formé de la Mauritanie, du Mali, du Tchad, du Burkina Faso et du Niger et doté jusqu'à présent d'une force de 5000 militaires a mené le bon combat sur ses deux fronts : la lutte contre le terrorisme et le développement socio-économique de la région, a fait valoir Eric Tiaré. Malgré la dégradation de la situation sécuritaire, la force a connu des succès dans ses opérations conjointes, a-t-il insisté en réclamant à l'ONU un plus grand soutien." Nous lançons un appel à l'ONU pour qu'elle s'implique davantage dans le soutien au G5 Sahel ", a-t-il laIssé entendre.

En dépit de demandes répétées du secrétaire général des Nations unies et notamment de la France, les Etats-Unis ont toujours refusé au G5 Sahel un soutien onusien substantiel et financier de l'ensemble des 193 membres de l'ONU, lui préférant les aides bilatérales. Une position réaffirmée mercredi par Washington.

Dans un entretien aux médias français "La Croix" et "L'Obs", publié mercredi, le président nigérien, Mohamed Bazoum, a tiré un trait définitif sur le G5 Sahel après le retrait du Mali. "Le G5 Sahel est mort. Depuis le second coup d'Etat au Mali (en mai 2021), Bamako est dans une fuite en avant qui l'isole en Afrique et nous prive d'une stratégie concertée et coordonnée pour lutter contre le terrorisme", a-t-il souligné.

En regrettant comme d'autres membres du Conseil le départ du Mali, au rôle moteur dans l'organisation depuis sa création, l'ambassadeur français à l'ONU, Nicolas de Rivière, a appelé à ne pas tirer de conclusions hâtives sur son avenir. Il revient aux cinq Etats ayant créé le G5 Sahel de décider ce qu'ils veulent en faire, avait-il précisé avant la réunion à des journalistes.

L'ambassadrice adjointe de la Russie à l'ONU, Anna Evstigneeva, a demandé pour sa part au G5 Sahel de garantir une ligne autonome de son action sans diktat extérieur.

La junte au pouvoir au Mali, visant implicitement la France, a annoncé dimanche quitter le G5 Sahel en l'accusant d'être "instrumentalisée" par l'"extérieur".

Les cinq pays fondateurs en 2014 du G5 Sahel, aux armées sous-équipées, avaient lancé en 2017 leur force militaire conjointe alors que l'étau des jihadistes se resserrait autour d'eux. Partie du nord en 2012, les violences se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger, faisant des milliers de morts civils et militaires malgré la présence de forces françaises, européennes, africaines et d'une mission de Casques bleus (Minusma).


D'après AFP