Les Dépêches de Brazzaville




Georgette Kouatila : une comédienne de 61 ans


Georgette Kouatila, alias Djo Kouat, née en 1953, commence sa carrière de danseuse en 1975 au sein du Ballet national. La troupe du Théâtre national manque de comédiennes. En 1980, sur recommandation du ministre de la Culture et des Arts, Jean-Baptiste Taty-Loutard,  celle qu’on surnomme aussi « Mère courage » pour son franc-parler et sa propension à aimer le risque, intègre le Théâtre national congolais. Sa mère, qui lui destinait une carrière de sage-femme, s’y oppose, mais son père, Georges Kouatila, photographe (représentant du Congo en photographie au Festival mondial des arts nègres à Dakar en 1966, NDLR)  et chauffeur au ministère de la Culture et des Arts l’encourage.

Elle se forme au théâtre aux côtés des metteurs en scène, Matondo Kubu Turé, Yirrika Antoine, Nicolas Bissi et Pascal Mayenga, particulièrement dans la pièce de théâtre de Guy Menga, La Marmite de koka mbala, dans une mise en scène de Pascal Mayenga. Elle a joué Le Bout de bois de Dieu au Théâtre national Daniel-Sorano de Dakar en présence de l’auteur, Ousman Sembène. Dans  la pièce de théâtre Coma bleu de Sylvie Diclo Pomos, sa propre fille, Djo Kouat joue durant une heure quinze minutes une femme qui a perdu sa famille lors de l’incendie du dépôt d’armes à Mpila du 4 mars et donne la réplique aux généraux qui n’ont pas pris de précautions pour épargner à leur peuple un destin de sang : « Jouer sous la direction de sa fille est tout simplement mémorable, mais demande du courage. » Aujourd’hui, retraitée du Théâtre national, Djo Kouat n’a pas dit son dernier mot au théâtre :  « Je serai présente sur scène jusqu’à mon dernier souffle !  »

Roll Mbemba