Les Dépêches de Brazzaville



Golfe de Guinée : les services de renseignement et de sécurité en conclave à Brazzaville


Assurer de façon optimale la sécurité collective de la population et des Etats dans l’espace réunissant les pays qui composent le Forum des services de sécurité et de renseignement des pays membres de la commission du golfe de Guinée (Forseg) est une priorité des chefs d’Etat et de gouvernement, a souligné le ministre congolais de l’Intérieur et de la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, à l’ouverture des travaux. « L’intégration régionale : voilà le liant qui devrait être au centre de votre action dans l’analyse et l’élaboration des politiques communes de sécurité en vue d’anticiper toutes les activités illicites. Il n’y aura pas d’autres voies pour potentialiser le professionnalisme de vos agences que la solidarité dans l’action face au crime organisé transnational dans toutes ses formes », a-t-il déclaré, s’adressant aux participants, notamment les directeurs généraux et chefs de service des pays membres du Forseg. Le secrétaire général du conseil de sécurité et conseiller spécial du président de la République du Congo en matière de sécurité, Jean Dominique Okemba, a assisté à l’ouverture des travaux.

Pour sa part, le président en exercice du Forseg, directeur général de la surveillance du territoire, le général Philippe Obara, a constaté que la structure communautaire a perdu de vitesse et stagne. Dans son mot de circonstance, il a, en effet, expliqué que la présidence du Forseg s’exerce de manière rotative suivant l’ordre alphabétique des pays membres pour une durée d’un an. Seulement, après la présidence de l’Angola (2013-2014), le Cameroun (2014-2015), le Congo aux commandes du Forseg depuis le 11 décembre 2015 ne parvient pas à passer le témoin aux pays pour des raisons d’indisponibilité de leurs services. « C’est pour remédier à cette situation d’hibernation, préjudiciable à notre sécurité collective que nous nous réunissons en session extraordinaire à l’effet de relancer les activités du Forseg, et assurer nos Etats respectifs de la réalisation de la mission que nous avons assignée à notre organisation depuis sa création », a déclaré Philippe Obara. Selon lui, c’est en cette période de récession que les services doivent, le plus, être éveillés tant la crise économique qui traverse les pays membres suscite des appétits malveillants et amplifie les menaces.

En rappel, le Forseg a été créé le 8 octobre 2013 à Luanda, en Angola.  Le golfe de Guinée est un espace maritime situé à l’ouest du continent africain, bordé par l’océan atlantique. Il inclut les pays côtiers comme le Ghana, le Nigeria, le Bénin, la Guinée équatoriale, le Gabon, Sao Tomé-et-Principe. Cet espace très convoité pour ses ressources naturelles est confronté au terrorisme, la piraterie maritime, l’extrémisme religieux, l’immigration illégale, l’exploitation illégale du pétrole, des minerais, des ressources halieutiques… « Par des concertations, l’échange d’informations et de renseignements, la mutualisation des efforts, et toutes autres formes de coopération propres aux services d’intelligence, nous allons ensemble contribuer à la sauvegarde de la sécurité de la région du golfe de Guinée », à en croire le président en exercice du Forseg, Philippe Obara.

Le Bénin, l’Angola, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Nigeria et la République démocratique du Congo prennent part à cette réunion extraordinaire du Forseg à Brazzaville.

 


Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Photo : Les responsables des services de renseignement et de sécurité avec les officiels. Crédit photo Adiac