Les Dépêches de Brazzaville



Grève des médecins: la prime de risque pour ceux qui ont presté


 L'appel à la radicalisation n'a pas été entendu par quelques médecins, soucieux de sauver des vies de malades conformément au serment d’Hippocrate, puisqu'ils continuent de dispenser des soins. Ces médecins ont été félicités par le ministre de la Santé publique, le Dr Félix Kabange Numbi, lors de sa visite le 27 septembre, notamment au centre Mère et enfant dans la commune de Ngaba, à l’hôpital pédiatrique de Kalembelembe à Lingwala et à l’hôpital général de référence de Kinshasa ex-Maman Yemo à Gombe.

Par contre aux médecins grévistes, le Dr Félix Kabange n’est pas allé par quatre chemins. Ils n’auront pas leurs primes de risque parce qu’ils n’ont pas signé des listes de présence qui sont disponibles dans les différents hôpitaux. «Je tiens à confirmer que pour le mois d’octobre, nous attendons le huitième jour de la signature des listes, celui qui aura fait huit jours sans être à l’hôpital ne recevra pas sa prime de risque du mois en cours. Cette prime est payée pour le risque qu’on prend lorsqu’on preste dans un hôpital. La prime de risque est donnée aux médecins qui ont pris le risque de soigner les malades. Ceux qui n’ont pas presté n’auront pas droit à cette prime».

Le ministre de la Santé publique a, par ailleurs, dénoncé le comportement indigne de quelques médecins qui font la grève mais nuitamment ils viennent signer les listes. Il a aussi regretté le fait que certains médecins pourchassent ceux qui travaillent en les menaçant de retirer leurs primes. À ce sujet, le Dr Félix Kabange Numbi explique que ce n’est pas un syndicat qui paye la prime de risque aux médecins mais plutôt le gouvernement congolais. « Donc aucun syndicat n’a le droit de retenir la prime de médecins qui veulent travailler ».

À en croire le Dr Félix Kabange Numbi, le gouvernement reste ouvert pour poursuivre les négociations d’autant plus que sur sept revendications des médecins, le gouvernement a répondu à six. Pour ce qui est de la dernière revendication sur la rémunération, il a été demandé aux médecins de faire preuve de patience, car cette question sera prise en compte lors des discussions budgétaires pour l’exercice 2014. Curieusement, c’est à ce moment que l’aile dure des médecins décide de radicaliser la grève.

 Cette situation, fait savoir le Dr Félix Kabange Numbi, empêche le gouvernement de continuer des pourparlers. Il est donc temps que les médecins grévistes reviennent à la raison pour qu’ils reprennent les négociations et que des solutions soient trouvées à leurs revendications. Car les premières victimes de ce débrayage ne sont ni les médecins ni le gouvernement mais plutôt le peuple congolais qui meurt à cause du manque des soins de qualité.


Aline Nzuzi