Les Dépêches de Brazzaville



Guinée équatoriale : explosions de dépôts militaires à Bata


Dans un communiqué lu sur la chaîne publique Television de Guinea ecuatorial (TVGE), le chef d’Etat, Teodoro Obiang Nguema, a déclaré que les explosions étaient « un accident dû à la négligence de l’unité chargée de garder les explosifs, la dynamite et les munitions », dans le camp militaire du quartier de Nkoa Ntoma, dans la capitale économique, qui abrite notamment des éléments des forces spéciales et de la gendarmerie, accusant des fermiers d’avoir laissé se propager un feu mal maitrisé.

« Le souffle de l’explosion a endommagé presque tous les bâtiments de Bata », poursuit le communiqué. Le ministère de la Santé évaluait, un peu plus tôt dans la journée de dimanche, à « au moins 400 », le nombre de blessés.

Une partie de ces dernier a été secourue tant bien que mal sur place, d’autres ont été transportés dans plusieurs hôpitaux submergés. Le ministre de la Santé a lancé un appel urgent au don de sang. Le bilan de 20 morts et 600 blessés est encore provisoire.

Maisons réduites à l’état de ruines

La chaîne publique diffuse, depuis plusieurs heures, de nombreuses images de maisons réduites à l’état de ruines dans les environs du camp militaire, de blessés – notamment des enfants – extirpés des décombres par des civils et des pompiers, et d’autres couchés à même le sol, dans un hôpital et placés sous perfusion.

Le chef de l’Etat a ordonné une enquête et « lancé un appel à la communauté internationale à soutenir la Guinée équatoriale dans ces moments rendus encore plus difficiles par la conjonction de la crise économique due à la chute des prix du pétrole et de la pandémie de Covid-19 ». Durant quelques heures, les communications téléphoniques entre Bata, la plus grande ville du pays et la capitale Malabo étaient difficiles voire impossibles.

« Nous entendons les explosions et on voit la fumée, mais on ne sait pas ce qu'il se passe », a témoigné auprès de l’Agence France-presse un habitant de Bata, joint par téléphone.

Parmi les premières réactions, celle d’Olivier Brochenin, ambassadeur français en Guinée équatoriale, qui a exprimé ses condoléances et sa solidarité envers les victimes de ce qu’il qualifie de « catastrophe ».


Josiane Mambou Loukoula et AFP