Hommage littéraire : Henri Lopes continuera de vivre à travers ses œuvres
D’une voix audible, tantôt grave, tantôt mélancolique, Jean Pierre Makosso a fait voyager les spectateurs durant une vingtaine de minutes dans le vaste univers de la bibliographie de l’illustre disparu. Un patrimoine littéraire constitué d’œuvres à faire réfléchir, pleurer, évader, rire, mais surtout instruire. « Sans tam-tam », le premier à être lu, est un roman épistolaire d'Henri Lopes paru aux éditions Clé, à Yaoundé, en 1977. Dans cette œuvre, Gatsé, le personnage principal de ce classique de la littérature franco-africaine, relate son histoire presque cocasse et pathétique, au fil des correspondances avec un de ses amis. Gatsé est un frustré du régime politique tyrannique qui sévit dans son pays. Ledit régime l’a pressé comme un citron et finalement relégué à un poste obscur de professeur dans un établissement de brousse… Lopes se sert de l’univers congolais pour faire une caricature hilarante d’une Afrique victime de la mauvaise gouvernance. La deuxième lecture portait sur « Le Pleurer-rire ». Classique de la littérature africaine moderne paru aux éditions Présence africaine en 1982, « Le Pleurer-rire » demeure dans le sillage de la politique. Un peu roman historique, un peu fable morale, à la fois comique, parodique et plaisant tout en étant tragique, l’ouvrage met un accent sur la mauvaise gestion du pouvoir par les dictateurs africains.
En dernière lecture, le public a eu le plaisir de savourer « Une enfant de Poto-Poto ». Ce roman paru aux éditions Gallimard, en 2012, conte l’histoire d’un trio où la narratrice a une grande amie Pélagie. Les deux font connaissance le jour de l’Indépendance du Congo, c’est-à-dire le 15 août 1960. Ces deux personnages nourrissent des relations d’amitié très fortes et, en même temps, une rivalité autour d’un troisième personnage, Franceschini, leur professeur, qui, petit à petit, va devenir aussi leur pygmalion. Toute l’histoire se passe successivement au Congo, en France, aux États-Unis. Le métissage, cher à Henri Lopes, n’est pas ici un concept gratuit mais une condition humaine et culturelle qui ne se fait pas sans douleur ni blessure. Heureux d’avoir contribué à cet hommage, Jean Pierre Makosso a salué le génie littéraire d’Henri Lopes qui ne laisse aucun lecteur indifférent. « Henri Lopes c’est quelqu’un qui vous fait pleurer et rire partout. Même dans une simple phrase », a-t-il noté. Dans ce même élan, la diplomate française, Claire Bodonyi, a dit, « J’ai aujourd’hui un regret, celui de n’avoir vu Henri Lopes que sur une photo à l’ambassade du Congo en France. Homme politique, diplomate et écrivain congolais, il a été à la fois un novateur et un précurseur. Ses œuvres sont aujourd’hui un classique de littérature africaine et francophone ». Merveille Jessica Atipo Légendes et crédits photo :1- Jean Pierre Makosso sur les planches de l’Institut français du Congo /Adiac
2- Une vue des officiels/Adiac |