Les Dépêches de Brazzaville



Insertion professionnelle : le Centre d’apprentissage catholique Likouala Timber de Bétou menacé de fermeture


Selon son directeur général adjoint, le père Jean-Apollinaire Koudedikissa, le fonctionnement du centre se trouve confronté à plusieurs maux. Il s’agit, entre autres, du vieillissement du matériel; du manque d’appui et de soutien du gouvernement congolais ainsi que de l’insuffisance des marchés pour la prise en charge du personnel. Le centre compte 18 formateurs et enseignants. En effet, si rien n’est fait, il est envisagé : l’augmentation des frais de scolarité arrêtés actuellement à 3500 FCFA pour la première année et 5000 FCFA pour la 2e année.

Il est de même envisagé la fermeture du centre qui constituerait un véritable coup dur pour les 483 jeunes apprenants dont 201 filles et 282 garçons, refugiés comme locaux y compris les autochtones. Les filières de formation sont l’habillement (coupe-couture, tricotage et broderie), la mécanique auto-Auto; la menuiserie ; la maçonnerie ; l’électricité; la soudure-plomberie ; l’hôtellerie-restauration et l’informatique, pour une durée de deux ans.

Le père Jean-Apollinaire Koudedikissa a également rappelé que l’apport de l’Etat congolais se résumait, depuis sa création en 2007, à l’octroi des locaux de l’ancienne usine de Fabrication des allumettes du Congo (Falco) qui sert de siège. A cela, s’ajoute l’établissement des diplômes de fin de formation, notamment les Certificats d’aptitude professionnelle (CAP) par le ministère de l’Enseignement technique et professionnel, de la formation qualifiante et de l’emploi.

Quant à la société forestière Likouala Timber, co-fondatrice du projet, elle a mis à la disposition du centre les machines de menuiserie, l’électricité en permanence, et prend en charge deux formateurs. Elle encadre aussi les jeunes dans les ateliers pour l’approfondissement et parfois l’insertion.

L’Unicef finance la formation d’une cinquantaine de jeunes

Grâce au financement du gouvernement japonais, l’Unicef prend en charge cette année 53 jeunes dont 27 filles et 26 garçons dans le cadre du Projet autonomisation des jeunes hors de l’école. Cette année, l’Unicef a confié à ce centre la fabrication de 200 tables-bancs pour les écoles de Bétou et Ikpengbélé. Originaire du département de la Sangha voisine de la Likouala, Courtois Pierre est un jeune autochtone qui nourrit déjà ses ambitions. « Je suis à la section mécanique pour me permettre de gagner ma vie. Je viens de la Sangha, je suis ici depuis le mois d’octobre, je connais déjà le moteur. Dans notre classe, nous sommes quatre autochtones, le tout se passe bien avec les autres. Après la formation, j’aimerai travailler dans une société comme CIB, mon rêve est de partir un jour à Brazzaville au volant », caresse-t-il.

Outre l’Unicef, d’autres agences du système des Nations unies œuvrent pour la survie du CACLT. C’est le cas du Haut commissariat des Nations unies pour les refugiés (HCR) et l’Agence d’assistance aux rapatriés et refugiés au Congo (AARREC) qui ont offert le 1er mars un don de kits aux apprenants refugiés de la section mécanique-auto. Ils font également le suivi de 152 jeunes refugiés (RCA, RDC) dont 71 filles et 81 garçons.

Refugiée centrafricaine basée à Bétou, De la Reine a choisi la section mécanique-auto: « J’apprends la mécanique parce qu’en fuyant la guerre, je pensais que tout était fini pour moi. Je remercie d’abord le HCR qui nous a donné cette opportunité de pouvoir  un métier afin de retrouver un peu d’espoir. Après la formation, je compte travailler dans les ateliers ou des sociétés, mais s’il n’y a pas d’opportunités je pourrais devenir une mécanicienne de la rue », a-t-elle indiqué.


Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1- le bâtiment du centre de formation 2- des apprenantes en couture (Photo Adiac)