Les Dépêches de Brazzaville



Interview. Mialy Andriantsimahavandy: « Le livre reste pour moi le meilleur des compagnons»


Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Mialy Andriantsimahavandy (M.A.) : Je m’appelle Mialy Andriantsimahavandy, de nationalité malgache. Je réside en France depuis treize ans. Actuellement, je travaille au sein de l’Université de Paris. Ecrire a été pour moi un passe-temps pendant la période covid et juste quelques mois avant cette pandémie. J’ai d’ailleurs gagné quelques prix à une dizaine de concours littéraires. Malheureusement, je m’y adonne de moins en moins depuis que j’ai repris une vie professionnelle, début d’année 2021.

L.D.B.C. : Quels étaient vos sentiments lorsque vous avez appris que vous avez reçu le Prix Pierre-Ntsemou ?

M.A. : J’étais surprise car je ne m’y attendais pas du tout. J’avais même failli oublier que j’avais participé à ce concours ! Puis, le lendemain, en allant sur les réseaux sociaux, j’ai découvert que la nouvelle était déjà largement diffusée par de nombreux sites malgaches. C’était très impressionnant ! Je prends le fait d’avoir gagné le prix Pierre-Ntsemou comme une reconnaissance du travail fourni. Je ne connais pas spécialement M. Pierre Ntsemou mais d’après les informations que j’ai pu glaner sur lui sur Google, j’ai appris qu’il a une certaine renommée dans la littérature africaine et francophone et je loue l’initiative d’Elvez de lui dédier un prix de son vivant. Je tiens d’ailleurs à remercier M. Ntsemou pour la belle préface qu’il a écrite pour le manuscrit.

L.D.B.C. : De quoi est-il question dans votre livre qui est à l’honneur ?

M.A. : J’écris épisodiquement dans le cadre de concours d’écriture (roman, nouvelles, poésie) depuis 2019. J’avais compilé ce recueil de poésie comme un inventaire de tous les poèmes que j’ai pu écrire et qui abordent des thèmes aussi variés que le fait d’être une immigrée, originaire de l’Indianocéanie, qui se questionne sur sa relation au monde et à la condition d’être une femme dans la société actuelle. Il n’a pas réellement de message de fond à proprement parler. S’il y en avait un, ce serait peut-être de « se transcender dans la prose » …

L.D.B.C. : Pensez-vous que le livre demeure encore un puissant vecteur de message ?

M.A. : Je constate – en tout cas dans mon cercle professionnel - que le livre a de moins en moins de place dans le quotidien des gens. Les jeunes, plus « speed », se tournent plus facilement vers les séries télévisuelles. Je ne suis pas en train de les juger car ils vivent dans l’air du temps mais j’ai l’impression qu’il est aujourd’hui difficile de parler littérature comme vecteur de messages. Transmettre un message au monde peut heureusement se faire par d’autres biais que le livre qui reste pour moi le meilleur des compagnons !

 


Propos recueillis par Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

1- Mialy Andriantsimahavandy/ DR 2- La couverture du livre/ DR