Les Dépêches de Brazzaville



Investissement : l’Afrique entre défis et opportunités


Le forum Afrique est désormais reconnu par la communauté des acteurs économiques impliqués sur le continent. « Alors que le continent africain est profondément affecté par les conséquences de la guerre en Ukraine, tant sur le plan du cours des matières premières qu’en matière d’approvisionnements, ce forum sera l’occasion de mettre en avant le rôle du secteur privé dans les stratégies de relance durable. Nous sommes ravis de réunir, une fois de plus, des personnalités africaines et européennes de haut niveau issues de la sphère publique, du monde économique et de la société civile. C’est ensemble que nous transformerons les défis qui se posent sur le continent africain en opportunités », a déclaré le président du CIAN,  Etienne Giros. Il a défendu la vision ambitieuse, positive et dynamique d’un continent disposant de nombreux atouts, dont sa jeunesse.

Les participants africains et européens ont diagnostiqué les voies à suivre pour arriver au développement et à l’industrialisation du continent noir, la place des entreprises françaises et européennes dans le cadre du partenariat rénové. Le président du Niger, Mohamed Bazoum, a évoqué la situation sécuritaire et économique dans son pays, insistant sur les opportunités des investisseurs, notamment français. « Le Niger est en train d’investir dans le capital humain, d’assainir le climat des affaires, de procéder à beaucoup de simplifications, notamment dans le code des investissements et le code général des impôts », a-t-il expliqué. « Le continent africain et le Niger disposent d’un potentiel de croissance économique très fort […], la langue et la culture facilitent les rapports entre les peuples », a-t-il rappelé, évoquant parmi les secteurs prioritaires à développer celui de l’énergie avec son potentiel dans le domaine des énergies renouvelables. Il pense que « l’uranium doit revenir à l’ordre du jour dans la production de l’énergie dans le monde ».  

Le facteur de « voisinage » entre l’Afrique et la France

Le président nigérien a aussi relevé , « de façon générale, une certaine désaffection des entreprises européennes vis-vis du continent africain... ». Il trouve que les entreprises européennes et françaises en particulier ne tirent pas suffisamment profit du facteur de « voisinage ». Ce qui s’explique « du fait de l’effet de loupe » causé par les médias en insistant sur le phénomène du terrorisme et de toutes les formes de violence que traverse le continent africain, donnant ainsi l’image figée d’un continent instable, peu sûr, et que les pays du Sahel, à fortiori, sont des pays condamnés, alors que  « la réalité est toute autre ». 

Au cours de cette édition, plusieurs ateliers ont été organisés sur «  Les stratégies pour une relance durable » ; « L’urgence de la sécurité alimentaire et agricole du continent » ; « Le défi de la croissance démographique et urbaine en Afrique » ; « Développement, énergie et protection de la planète :  est-ce complémentaire ? ». Les participants ont également invité la France  à se réinvestir pour accroître les capacités agricoles d’un continent confronté au défi de la sécurité alimentaire, en raison de la guerre en Ukraine.


Noël Ndong