Les Dépêches de Brazzaville



Ituri : Bénédicte, l'expérience réussie de prise en charge nutritionnelle à Kingoze


Désormais, la grand-mère, Pascaline Goy, une déplacée, a pris Bénédicte en charge. Depuis lors, la fillette n'a cessé de présenter des signes évidents de malnutrition. Sa grand-mère l'a amenée au centre de santé. Et là, au bout de deux semaines de traitement nutritionnel, Bénédicte a repris sa santé. Vêtue d'une robe blanche, taciturne, elle est assise sur les genoux de sa grand-mère. Elle a la chance d'être la première à la consutation. Six autres mères, avec des enfants malnutris attendent leur tour. Pascaline Goy, confiante, explique: "C'est ma petite fille. Sa mère est allée se marier ailleurs. Elle me l'a confiée. Au départ, Bénédicte était faible. Ses joues et son ventre étaient gonflés. Je l'ai conduite ici".

Bénédicte n'est pas le seul cas. Plusieurs enfants dans ce site des déplacés présentent des signes évidents de malnutrition aiguë et sévère. Et selon l'infirmière titulaire du centre, l'unité nutritionnelle reçoit en moyenne 57 enfants malnutris par mois. Bénédicte retrouve son sourire, elle est plus gaie et inspire confiance. Mme Consolée, infirmière et point focal du centre, note une évolution positive:"Quand elle est venue ici, Bénédicte était méconnaissable. Grâce au programme nutritionnel, elle a repris sa santé. Nous sommes en programme nutritionnel de six mois avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) qui prend tout en charge. Grâce à son appui dans le cadre du projet UniRR, nous recevons des nutriments, des médicaments nutritionnels, la mebendazole, la vitamine A que nous administrons gratuitement aux enfants malnutris du site de déplacés de Kingoze. Nous remercions sincèrement l'Unicef et ses partenaires".

Un centre de santé équipé dans les normes modernes

D'après Chantal Chemera Ngeve, infirmière tutélaire, le centre de santé Kingoze a été créé en décembre 2019, soit deux mois après l'implantation du site qui porte le même nom. L' unité nutritionnelle installée en son sein est appuyée par l'Unicef. Le centre comprend une salle de réception, une salle de travail, une salle d'accouchement, une autre d'observation, un dépôt et une pharmacie. Il est desservi par l'eau de forage et en énergie voltaïque. Une unité de destruction des déchets est en construction. Cependant, les femmes déplacées rencontrées sur place se plaignent du manque de nourriture qui leur permettrait d'assurer la prise en charge nutritionnelle de leurs enfants en dehors du centre.

En outre, la pharmacie manque de médicaments. A ce sujet, Dr Touré Lanfia, chargé de nutrition à l'Unicef/Bunia, répond que bien que fondés, ces plaidoyers n'entrent pas dans le mandat de son agence.


Blandine Lusimana

Légendes et crédits photo : 

Bénédicte et sa grand-mère/ DR