Les Dépêches de Brazzaville



Justice : le président du Csac dans l’œil du cyclone


Le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (Csac), Jean-Bosco Bahala, serait visé par une action en justice. Selon des sources proches de l’organe de régulation des médias, l’abbé président a même refusé d’accuser réception d’une convocation qui lui a été adressée au début de la semaine par la justice.  «L'huissier a été obligé de déposer ce document et d'inscrire sur sa copie ce refus d'accuser réception»,  a-t-il été expliqué.

Ces sources continuent également à affirmer la suspension de l’abbé Jean-Bosco Bahala à la tête de cette institution chargée de la régulation des médias. La décision aurait été prise au cours d’une assemblée plénière de cette institution, alors que le président du Csac ne reconnaît pas sa suspension à la tête de cet organe.

Une mégestion de l’organe de régulation

Les collaborateurs de Jean-Bosco Bahala lui reprochent la mauvaise gestion de cette institution tant sur le plan financier qu’administratif et du personnel. « Le personnel du Csac est pléthorique. Il y a des gens que nous ne connaissons même pas, des fictifs, mais qui sont salariés de cette institution et qui gagnent plus que nous qui sommes là tous les jours et qui travaillons effectivement », a expliqué un agent de cette institution. D’ailleurs, a-t-il poursuivi, la majorité d’entre nous a décidé de ne plus travailler. « Le souci, pour nous tous, est de voir Jean-Bosco Bahala quitter la tête de cette institution parce que c'est un récividiste », a-t-il conclu, soulignant que l’abbé-président gère les fonds de cette institution comme sa propre poche.

Il est aussi reproché à Jean-Bosco Bahala d’émettre certains documents ou avis au nom du Csac sans avoir associé la plénière ou, selon les cas, les autres organes habilités. C’est le cas de l’avis de conformité délivré à la société de télédistribution Startimes, qui est une décision relevant uniquement de la compétence de la plénière de cette institution. Cette même situation avait été déplorée dans l’affaire du Journal des informations judiciaires, dont certaines décisions ont été prises sans associer tous les membres concernés. Selon donc ces informations, Jean-Bosco Bahala est actuellement sur deux fronts. Un premier front interne et un second lié à la justice.

Par contre, Jean-Bosco Bahala, qui reconnaît toutefois l’existence d’un malaise au sein du Csac n’admet pas sa suspension et nie toutes les accusations portées contre lui. « C’est vrai qu’il y a des manœuvres actuellement de repositionnement. Je comprends qu’une certaine fronde peut recommencer dans notre institution. Vous vous rappelez qu’au début même de notre mandat, la même opération avait été faite. Je trouve déplorable que certains membres du conseil pensent forcer l’autorité à pouvoir changer d’animateurs des institutions », a-t-il expliqué à radiookapi.net.


Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le président du Csac, Jean-Bosco Bahala