Justice : ouverture du procès tant attendu de Hissène HabréEmmené de force à son procès dans le box des accusés, l’ancien chef d’Etat tchadien qui ne reconnait pas la juridiction qui le juge, aussi bien dans sa « légalité » que sa « légitimité », a demandé à ses avocats de ne pas assister aux audiences, soulignent des sources concordantes. « Ce procès n’est qu’une mascarade et à moins qu’il ne décide de changer de stratégie, Hissène Habré ne veut pas assister aux audiences », ont rapporté les avocats de l’ancien président tchadien. « Hissène Habré refuse de s’abaisser à se justifier (…). Il s’agit d’un procès joué d’avance après une instruction à charge », a déclaré l’un de ses défenseurs, ajoutant que dans tous les cas, leur client doit « garder le silence ». Ce procès de Hissène Habré est unique en son genre puisqu’il est le premier dans l’histoire où un ancien chef d’Etat est jugé hors de son pays, au nom de la compétence universelle, pour des violations supposées des droits humains. Et il aura fallu de nombreux rebondissements et plusieurs étapes avant que les victimes de Hissène Habré puissent enfin voir se tenir ce procès. Plusieurs observateurs estiment que ce procès est l’occasion pour le continent africain de montrer qu’il peut aussi juger des personnalités accusées de crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Ils insistent sur la réussite du procès d’autant plus que les dirigeants des pays d’Afrique accusent régulièrement la Cour pénale internationale (CPI) de ne poursuivre que les Africains. Signalons que ce procès devrait durer trois mois. Et selon des sources proches du dossier, une centaine de témoins et victimes sont attendus à la barre.
Nestor N'Gampoula |