Justice: peine de mort prononcée à l'encontre de Joseph KabilaOutre la sanction extrême qui lui a été infligée, Joseph Kabila est également condamné au paiement des dommages et intérêts de trente trois milliards de dollars américains en faveur de l'État congolais, des provinces du Nord et du Sud-Kivu et des associations d'aide aux victimes. La Cour a établi en droit et dans les faits plusieurs infractions contre le condamné dont sa participation à l’insurrection, en entente avec Corneille Nangaa et le Rwanda pour renverser les institutions de la République par l’élimination physique de son président. Pour la Haute Cour militaire de Kinshasa, il ne fait l'ombre d'aucun doute que l'ancien président est le chef de la coalition AFC/M23. Cette condamnation a été mal digérée dans le camp des Kabilistes qui y voient l'ombre d'un procès politique. "Au lieu de chercher la cohésion et la réconciliation nationale, ce procès va diviser davantage les Congolais", a déclaré Ramazani Shadari, secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie. La famille politique de Joseph Kabila estime que sa condamnation relève d'une procédure illégale bafouant tous les efforts d'instauration de l'Etat de droit. Toutefois, une question se pose quant à l'exécution de cette peine de mort. Ne risque-t-elle pas de rester sans effet réel, dès lors que le condamné se trouve hors d’atteinte du pouvoir judiciaire de Kinshasa ? Qu'à cela ne tienne! Une chose est vraie, c'est que ce verdict marque la volonté réelle du régime Tshisekedi de rompre avec l’impunité pour l'instauration d'une justice réellement indépendante. Sylvain Andema |