« Kalakuta Republik » : Avignon vibre dans les pas de Fela Kuti
Le spectacle « Kalakuta Republik » commence dans la jubilation, le partage d'une vitalité démente, mais bientôt les corps se tordent sur le sol, mains comme menottées dans le dos. La deuxième partie, plus sombre, évoque la décadence dans une ambiance de boîte de nuit. « Nous avons peur, peur de nous battre pour la justice, pour la liberté, pour le bonheur », lance le chorégraphe, visage grimé de blanc comme un spectre. » À la fin, les danseuses juchées sur l'épaule des hommes traversent le public en mimant, mains sur les yeux, sur les oreilles, sur la bouche, celui qui se tait, refuse de voir, refuse d'écouter. C'est pour titiller le spectateur, le faire réfléchir, qu'il ne soit pas juste-là pour voir des hommes en train de se tortiller », dit le danseur en riant. Artiste engagé, Serge Aimé Coulibaly met en oeuvre une danse contemporaine puissante, nourrie de sa collaboration avec de nombreux artistes comme les chorégraphes belges Alain Platel et Sidi Larbi Cherkaoui. Il a notamment chorégraphié la cérémonie d'ouverture de la Coupe d'Afrique de football (1998) et a créé neuf pièces, dont « Nuit blanche à Ouagadougou », qui portent toutes un regard critique sur l'Afrique contemporaine. Après Avignon, « Kalakuta Republik » part pour une belle tournée dans toute l'Europe. En France, on retrouvera notamment la pièce aux Francophonies à Limoges en septembre et au Tarmac à Paris du 16 au 19 janvier.
Awa LK avec AFP Légendes et crédits photo :Légende image 1: Serge Aimé Coulibaly dans « Kalakuta Republik »
Légende image 2: Spectacle « Kalakuta Republik » à Avignon |