Kinshasa : des jeunes accrocs au chanvre et à l’alcool
Et lorsque ces adolescents ne peuvent plus étudier, ils versent dans la délinquance. Alors s’ensuivent des phénomènes qui heurtent les consciences comme les « kuluna ». Il s’agit ici des bandes organisées des jeunes gens qui sèment la terreur dans les quartiers de la ville surtout la nuit, profitant de l’obscurité (la fourniture de l’énergie électrique étant devenue une denrée rare dans certains coins de la capitale) pour attaquer des paisibles citoyens, leur arrachant argent, téléphones portables et autres biens. Armés des machettes, ces hors-la-loi sont devenus des maîtres des rues. Parfois, ils opèrent au vu et su des agents de l’ordre, ou en complicité avec ceux-ci. Généralement, ils ne sont pas souvent dans leur état normal. Ils commencent par fumer du chanvre avant de prendre de l’alcool pur communément appelé « aguene ». C’est dans une sorte d’état second qu’ils commettent leurs forfaits. Lingwala est l’une des communes de Kinshasa où la délinquance juvénile a atteint des proportions inquiétantes. Des jeunes de moins de 18 ans, garçons et filles, fument copieusement du haschisch. Le terrain de football dit « La Cour », en plein centre de la commune, est un endroit tout trouvé pour eux dont une bonne partie vient du camp de police Lufungula. Ils s’y retrouvent chaque soir en bandes, juste pour consommer du chanvre.
Une délinquance ayant atteint son paroxysme Cet état de choses est un secret de polichinelle au niveau du bureau communal et du commissariat de police de la commune. Et, d’ailleurs, le terrain de Lingwala est très souvent utilisé par le bureau communal comme site funéraire les week-ends. On y organise des veillées mortuaires avec naturellement l’autorisation des autorités communales, moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes. Le cas de la commune de Lingwala, à propos de ces jeunes fumeurs de chanvre et consommateurs de l’alcool, n'est pas le seul. Dans la ville province de Kinshasa et au district de la Tshangu, la délinquance juvénile a atteint son paroxysme, surtout avec le phénomène kuluna. Les élections du 23 décembre 2018 ont offert à la RDC de nouvelles autorités nationales. Aussi doivent-elles se pencher avec diligence sur cette lancinante question de la délinquance juvénile, car la jeunesse est l’avenir de demain. Martin Enyimo Légendes et crédits photo :Photo 1 : Un adolescent accroc à l'herbe
Photo 2 : Scène surréaliste du phénomène kuluna à Kinshasa |