Les Dépêches de Brazzaville



Kinshasa : la police accusée de complicité avec les criminels


Responsable de la Légion nationale d’intervention, ce haut gradé pointe du doigt une déliquescence institutionnelle de la police qu’il accuse de ne plus remplir efficacement ses missions régaliennes, notamment la protection des citoyens et la lutte contre la criminalité. Selon lui, le corps policier est gangrené par des réseaux mafieux sur fond d'un favoritisme à outrance et d'une hiérarchisation déconnectée de toute exigence de compétence. Dans sa vidéo, Mboso Kazadi Junior dénonce en particulier les liens troubles entre certains responsables de la police et les criminels qui sévissent à Kinshasa. Il affirme que l’insécurité persistante dans la capitale est en grande partie entretenue par la complicité active ou passive d’éléments de la police, accusés de protéger des bandits en échange d’une part du butin issu de leurs opérations.

Le commissaire s’indigne également de voir des condamnés lors d’audiences foraines être relâchés peu après, reprenant leurs activités criminelles sans réaction des autorités policières. Il affirme détenir des preuves, notamment des vidéos, illustrant cette collusion entre policiers et malfrats, tout en accusant les rapports transmis au commissaire général Alobga Boni d’être volontairement falsifiés. Écoeuré par cette situation qui, selon lui, trahit l’idéal de patriotisme auquel il reste attaché, Mboso Kazadi dit avoir pris la décision irrévocable de quitter les rangs de la police pour retourner à la vie civile. Cependant, faut-il le préciser, la loi portant statut du personnel de carrière de la police nationale stipule que la démission volontaire n’est recevable qu’après un minimum de cinq ans de service continu, une condition qui pourrait conditionner l’acceptation officielle de son départ.


Sylvain Andema

Légendes et crédits photo : 

Le commissaire principal Mboso Kazadi junior