La Saint-Valentin vaut-elle la peine en ces temps de crise ?
Malgré la conjoncture, certains ont mis l’argent de côté pour mieux affronter ce jour. Un bijou, une montre, une serviette, un sous-vêtement, bref un article à la dimension de l’attention que l’on porte sur l’autre. « On n’est pas tous salariés. Mais cela n’empêche pas de s’occuper de l’autre. Il y a au moins une petite sortie quelque part. Si ce n’est pas à Radisson, on est dans un VIP du quartier avec sa partenaire. Avec 2000 FCFA, on peut passer la Saint-Valentin », a déclaré une fois de plus Rodrigue Djonga. Au-delà de la crise, l’autre prétexte utilisé par les Congolais est la prière. Oui, il faut rendre gloire à Dieu. Donc pas de sortie ni de cadeaux. Les gens consacrent une partie de leur temps à la prière, au lieu d'aller dans un endroit où l’on donnerait l’opportunité au diable de distraire leurs pensées. C’est une fête païenne. Il y a d’autres qui soulignent que cette fête peut bel et bien se célébrer à la maison sans trop de fracas. On peut s’asseoir dans sa chambre avec sa partenaire. « Tout le monde ne peut pas passer cette fête dans la crise. Il y a ceux qui la fêtent parce qu’ils ont des moyens. Mais de façon générale, la crise s’accentue et la vie de tous les jours devient un calvaire», a expliqué le grand Bibi. Le vide au niveau des bars ne se constate pas assez parce que l’on est un peuple s'adonnant à la consommation d’alcool. Il y a des promotions qui se font à grande pompe par les brasseurs en vue d’attirer plus de clients malgré la crise. Mais cela n’empêche pas que l’on relativise sur le coût de la bière qui est abordable. « Les bars s’ouvrent de plus en plus. Sauf que les fêtes à grande pompe, comme on le faisait il y a des années, ne sont plus constatées. Autrefois, à partir de 16h, les buvettes ou les bars étaient déjà envahis de monde. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas », a-t-il poursuivi. Achille Tchikabaka Légendes et crédits photo :Timides achats de la Saint-Valentin dans les commerces |