Les Dépêches de Brazzaville



L'art et la manière : communication non-violente


Du latin « communicatio » qui signifie « mise en commun », la communication suppose un échange, une réciprocité. Pourtant, force est de constater que la plupart du temps, les individus parlent plus qu'ils n'écoutent vraiment. Ils « entendent » puis ne font que réagir en fonction de ce qu’ils ont entendu, selon leurs propres intérêts en faisant abstraction des ressentis et besoins exprimés par leur vis-à-vis.

La communication non-violente est un processus de communication élaboré par Marshall Rosenberg, psychologue américain, qui vise à être réellement à l'écoute de son prochain, d'exprimer sainement ses besoins en évitant les échanges blessants qui poussent les uns et les autres à se réfugier dans leurs forteresses et à cacher les problèmes sous le tapis.

La communication non violente se base sur l'empathie, une compréhension de cœur et de la bienveillance. Bien que pacifiste, elle n'est pas laxiste ni n'empêche les crises mais permet au contraire de les résoudre de manière efficace.

Trois temps sont à observer lors d'une conversation de communication non-violente :

• La première étape consiste à exprimer ce qu'on a constaté. On parle de faits plutôt que de la personne.

• La deuxième étape consiste à exprimer son ressenti suite au constat que l'on a fait.

• La troisième étape est celle d'exprimer son besoin en fonction des constats et des sentiments qu’ils ont créé en nous.

L'une des clés de la communication n'est pas tant le message en lui-même ni les techniques pour passer ce message mais le destinataire, la personne qui reçoit ledit message. Il faut alors au préalable comprendre son histoire, ses problématiques et lui donner l'espace d'exprimer ses ressentis, besoins et frustrations même si cela reste dur à entendre pour nous.

Une conversation n'est belle qui si votre vis-à-vis a eu le sentiment d'avoir été écouté, compris, accueilli. Que vous ayez ou non dit beaucoup de choses, l'accueil en lui-même, être avec lui dans cette situation, dans ce moment précisément, a plus de valeur que tous les éventuels  conseils, aussi avisés soient-ils.

La communication non-violente permet ainsi à l'autre de faire son cheminement, et nous de l'accompagner dans ce cheminement en exprimant avec douceur et assertivité nos propres besoins pour une relation qui trouve ainsi dans cet accueil réciproque un véritable ancrage doublé d'une réelle élévation.


Princilia Pérès