L’art et la manière : mademoiselle ou madame ?La langue française, langue de toutes les subtilités, s’est parfois trouvée en tort envers la gent féminine qui n’a jamais manqué de le lui rappeler. En effet, pour créer la distinction entre jeune-fille et femme, entre célibataire et mariée, le terme de « mademoiselle » s’est chargé au long des années de marquer la nuance. Jugeant le terme beaucoup trop sexiste et clivant, des femmes ont fait entendre leurs voix pour abattre cette barrière sociale, d’autant plus que la langue française ne faisait pas la distinction entre un jeune homme et un homme plus âgé ou entre un homme célibataire et un homme marié. Retirée des documents administratifs du pays d’origine de la langue depuis 2012, dans les pays de la Francophonie comme le Congo-Brazzaville, l’appellation a encore la peau rude dans la rue où les femmes sont ainsi jugées sur la seule base de leur apparence vestimentaire. Bien que l’habit ne fasse pas le moine, la rue appellera « demoiselle » une femme qui ne l’est peut-être ni en âge ni en état matrimonial. L’apparence physique se voit ainsi jouer le rôle de « distributeur de rôles » dans le grand théâtre social. En terme d’apparence vestimentaire, qu’est-ce qui distingue une jeune fille d’une femme ? Sans doute le choix des couleurs, des matières et des formes ; l’art de les associer et surtout l’aisance à habiter son vêtement. Il faut cependant rappeler qu’en matière d’élégance, le vêtement ne fait pas tout ; la grâce est encore l’enveloppe qui attire et intrigue le mieux. Princilia Pérès |