Le pape appelle le monde chrétien à surseoir aux exécutions capitalesDans l’Eglise antique, le Jubilé était une période où les croyants remettaient les dettes et accordaient volontiers le pardon. Ainsi, tous les cinquante ans, les régnants libéraient les prisonniers. Or cette année, les catholiques célèbrent le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, au cours de laquelle ils sont appelés à franchir la porte sainte de leur cathédrale pour marquer leur volonté de demander pardon à Dieu et se renouveler en intérieur. Le pape lui-même en donna l’exemple, le premier, en franchissant le 29 novembre dernier, la toute-première porte sainte du jubilé, celle de la cathédrale Notre-Dame de Bangui, en Centrafrique où il bouclait alors sa première visite pastorale en Afrique (Kenya, Ouganda, Centrafrique). Il a continué d’en donner l’exemple, en franchissant ce lundi avec l’ensemble des employés du Vatican la porte sainte de la Basilique Saint-Pierre de Rome, comme n’importe quel pèlerin. C’est en cohérence avec cette ligne de conduite personnelle que le chef de l’Eglise catholique a appelé dimanche les hommes politiques catholiques au pouvoir là où la peine de mort est en vigueur à surseoir aux exécutions pendant l'Année sainte en cours. Il a adressé cette requête dans le cadre d'un appel plus large à un « consensus international » en vue de l'abolition de la peine capitale. Ce lundi marquait aussi la journée de lutte contre la peine de mort, induite par l’organisation catholique Sant’Egidio de Rome. « La société moderne a la capacité de punir efficacement les crimes sans faire disparaître de manière définitive la possibilité d'une rédemption pour ceux qui les ont commis. Le commandement 'tu ne tueras point' est absolu et s'applique à la fois à l'innocent et au coupable. Un criminel aussi a un droit inviolable à la vie, don de Dieu », a souligné le pape argentin devant des milliers de fidèles venus réciter avec lui la prière de l’angélus, dimanche en mi-journée, Place Saint-Pierre à Rome. Lucien Mpama |