Les Dépêches de Brazzaville



Le pape François : abolitionniste de l’année !


Le chef de l’Église catholique est connu pour son opposition à la peine de mort, « une peine radicale, brutale, qui ne contribue en rien au recul de la criminalité dans le monde » suivant son opinion. En règle générale, l’Église catholique reste très abolitionniste. Elle enseigne qu’on ne peut réprimer un crime par un autre crime, fût-il légal ; qu’en tout état de cause la vie de l’homme reste sacrée, quels que soient les contextes et les circonstances. Le pape argentin, à la tête de l’Eglise catholique aujourd’hui, ajoute sa touche particulière de bonhomie et de grande sensibilité aux questions sociétales à cet enseignement doctrinal de l’Eglise.

L’association italienne « Nessuno tocchi Caino », bien versée dans la lutte contre les peines capitales, n’a donc dû aller bien loin pour décerner son prix de l’année à un homme de mérite. « Le pape François, abolitionniste de l’année 2015 », a proclamé l’association « Nessuno tocchi Caino ». Ce nom est lui-même tout un engagement ; il fait référence à un épisode biblique, racontant l’assassinat d’Abel par son frère Caïn, par jalousie. «Nessuno tocchi Caino » veut littéralement dire : que personne ne touche à Caïn. Pas même par justice ou vengeance d’Abel, l’innocent.

Au nom du Vatican, le Conseil pontifical Justice et Paix a fait part de sa satisfaction pour une distinction qui n’ajoute pas, à vrai dire, grand-chose à l’aura et à l’engagement du pape dans les grandes questions de société. Mais une distinction est toujours un encouragement à faire plus et à aller de l’avant. C’est ainsi que l’a pris Mme Flaminia Giovanelli, sous-secrétaire du conseil pontifical Justice et Paix, en quelque sorte le ministère de la justice du Vatican. Il est d’ailleurs dirigé par un Africain, le cardinal ghanéen Peter Apiah Turkson. « C’est une distinction qui est bien acceptée même si, comme on sait, le Saint-Père n’accepte pas facilement les prix », a dit Mme Giovanelli.


Lucien Mpama