Les Dépêches de Brazzaville



Lékoumou : le comité de suivi inspecte les chantiers de la municipalisation accélérée


Les rues poussiéreuses de Sibiti s’offrent peu à peu un nouveau visage. Bien qu’aucun kilomètre ou presque ne soit encore bitumé, le drainage effectué par des engins pour mieux délimiter les avenues offre à la ville un nouvel éclat. Place de la Concorde, dans le centre de Sibiti, l’avenue qui abritera le défilé militaire et civil, est déblayée, en attente de travaux d’envergure. Les boutiques sont alignées mais l’on aperçoit encore des habitations en déliquescence. Certaines seront expropriées, rapportent des membres du comité de suivi qui s’attardent à cet endroit pour un échange avec les autorités locales sur les emplacements de tel ou tel édifice.

Pour cette première visite des chantiers, le Comité de suivi de la municipalisation accélérée de la Lékoumou est presque au complet. Son président, le ministre Thierry Moungalla, était accompagné d'un certain nombre de cadres concernés, à l’instar d’Émilienne Lékoundzou et de l’ancien ministre de l’UPADS, Clément Mouamba. Les sages de Sibiti ont également décidé d’être de la partie pour en savoir un peu plus.

La délégation s’est rendue sur le chantier du stade de Sibiti où les tribunes commencent à être montées. De l’autre côté, les fondations sont en cours mais l’on voit déjà la forme du stade apparaître. Sur place, un technicien chinois assure la fin des travaux de ce stade, de plus de 6.000 places, pour fin juillet. En sortant de Sibiti, la délégation s’est arrêtée sur le chantier de l’installation de la centrale thermique située aux premiers kilomètres d’Indo. D’après les experts de la société Procob, les garanties sont suffisamment mises en place pour que d’ici fin juillet, la ville de Sibiti soit alimentée en énergie pérenne en électricité 24h/24. Il ne s’agit là que d’une première étape, explique-t-on. Après les festivités de l’indépendance, la société procédera à la connexion du département au réseau électrique de la SNE, via la ville de Loudima.

Le chantier de l’aéroport freiné par la découverte d'une centaine de tombes

À l’aéroport en chantier, les travaux vont bon train. Les engins rivalisent d’ardeur pour tenir le cap de juillet, lié évidemment à la fête de l'indépendance, avant la fin totale des travaux prévue un peu plus tard. Mais un souci lié à la présence inopinée des tombes sur le trajet de la desserte de l’aéroport pourrait ralentir le travail. « Il faut qu’au 15 mars les exhumations soit faites pour libérer la voie », a expliqué Ludovic Bourdon, responsable technique de la société SGE-C Congo, en charge du chantier.

Un peu plus de 129 tombes, en effet, font entrave aux travaux de construction d’une voie de sortie de l’aéroport vers le Palais présidentiel. Pour lever toute ambigüité sur la question, les autorités locales assurent que l’exhumation est inévitable et se fera dans le respect total de la mémoire des parents des morts. Devant les médias locales et les sages de la ville, le ministre Thierry Moungalla a tenu à alerter les populations. « C’est l’occasion de le dire, d’appeler les populations concernées à se rapprocher des services administratifs habilités, la mairie et la sous-préfecture, de manière à pouvoir identifier les corps enterrés à cet endroit. Car il y a un espace dédié à cela », a expliqué le ministre. L'appel du ministre est soutenu par le doyen Issanga, sage de Sibiti, qui, à son tour, pose le problème du respect des « esprits » car « il ne faudrait pas déloger les morts dans le désordre ».

Sceller une solidarité pour que le projet de municipalisation soit un succès

Pour une première mission, l’objet de la visite de cette délégation a été atteint. Des chantiers avancés aux sites moins avancés, le comité de suivi du programme de municipalisation accélérée de la Lékoumou, a pu amasser d’importantes données qui feront, sans doute, l’objet d'une prochaine concertation avec le ministère à la présidence chargé des Grands Travaux. Au-delà de la visite et des sensibilités politiques de chacun, les cadres du département savent qu’il faut sceller une solidarité pour que le projet de municipalisation en cours soit un succès.

Émilienne Lékoundzou estime que cela concerne tous les fils et les filles du département et qu’il faut faire honneur au président de la République pour avoir choisi la Lékoumou en cette année 2014. Pour sa part, Clément Mouamba, ancien ministre, soutient que « ce n’est pas l’affaire d’un parti politique, d’une association, c’est l’affaire de toutes les populations dans leur sensibilité politique ». Le président des sages de Sibiti, Alphonse Djeffe, pense à son tour qu’il faut accompagner l’État. « Les sages partagent, à l'invitation du comité de suivi, un sentiment de joie et de fierté », a-t-il affirmé. « Nous sommes contents de tout ce qui se fait ici. Mais il faudrait que les entreprises qui opèrent à Sibiti et ailleurs donnent du travail aux jeunes du département. Les jeunes veulent du travail, rien d’autre », a conclu Didier Issanga, l’un des doyens des sages.

 


Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

photo 1 : Les artères de Sibiti seront prochainement bitumées. photo 2 : Les travaux de voirie à la hauteur de l'aéroport. photo 3 : La délégation visite les chantiers de la municipalisation accélérée de la Lékoumou.