Les Dépêches de Brazzaville



L’élevage des poules: un secteur à promouvoir


A côté des autres volailles comme les autruches, canards, dindes, oies, pintades, paons, pigeons, les poules semblent les plus prisées pour leur viande et leurs œufs.

Dans un rapport du ministère de l’Agriculture et de l’élevage, il est signalé que « le Congo importe plus de 90% de ses besoins en viande de volaille. Le besoin national en poulet est estimé à environ cinquante-quatre millions de poulets frais par an, soit un poulet par habitant et par mois ». Pourtant, certaines habitudes prédisposent déjà la population congolaise, paysanne et péri-urbaine, à l’essor de l’activité avicole.

Jusqu’à une certaine époque avant les années 2000, ce qui est moins remarquable aujourd’hui à cause de l’urbanisation, dans les villages et les banlieues, chaque famille avait un poulailler ou quelques têtes de poules élevées en plein air. Actuellement, avec la diminution du prix des cuisses et des ailes de poulet, voire des poulets importés, les éleveurs traditionnels se sont tournés vers les pondeuses pour la vente des œufs. La viande du poulet local étant plus chère à cause du déficit de production par rapport à la demande et de l’ignorance des techniques modernes appropriées pour accroître la production en poulet de chair.   

Mais de plus en plus de gens, aviculteurs formés ou improvisés, reconnaissent l’avantage d’élever des pondeuses, ne fut-ce que pour une consommation domestique. Une poule, en effet, peut produire plus de deux cents œufs par année. Et pour l’élevage des pondeuses, on peut commencer par deux poules ou trois d’âges différents. Quant aux poulets de chair, Aimée, un expert en agronomie, conseille de commencer avec les races locales qui résistent plus au climat et aux parasites ; en plus leur alimentation est moins onéreuse. Un coq suffit pour une dizaine de poules. S’il y a un coq de plus par rapport à cette proportion de poules, il faut partager, consommer ou vendre le moins vigoureux pour la fécondation, de préférence le plus vieux.

Pour une bonne production des pondeuses ou des poulets de chair, il faut se conformer principalement à quelques exigences. Donner une alimentation riche et diversifiée aux bêtes, ainsi qu’une eau propre, et veiller à la propreté du poulailler et des abreuvoirs. Le poulailler doit, en effet, être aéré, à l’abri des intempéries et des prédateurs (serpents, corbeaux…). Les couveuses des poules pondeuses doivent être bien aménagées, désinfectées contre les parasites et séparer des autres poules. Les fientes peuvent toutefois servir ailleurs, car elles représentent un bon fumier pour les jardins ou une bonne alimentation pour la pisciculture.

Au-delà de cet élevage à basse échelle, l’Etat peut continuer à promouvoir l’élevage semi-industriel de la volaille à travers le pays, en aidant les acteurs qui s’y activent déjà à s’approprier des nouvelles pratiques avicoles, tout en tenant compte des réalités locales, en vue d’améliorer leur rendement ; comme ce fut le cas à Imvouba en 2016 et à Oyo en 2018.


Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Un poulailler en pleine nature