Les Dépêches de Brazzaville



Les souvenirs de la musique congolaise : naissance et épopées des orchestres corporatifs (2)


Créé en 1977 sur l’initiative de Nelly Okemba, chef d’orchestre et agent de l’Office national des postes et télécommunications (ONPT), et sous l’impulsion des artistes Aimé Elangui, Joseph Elenga dit Elington, Roger Itoua alias Diamant, transfuges du groupe vocal de Joséphine Bijou dénommé les Grands  Orphelins, l’orchestre Télé Music fut composé de Nelly Okemba, Aimé Elangui, Ballou Canta, Mawana Brazz, Pikou Roger, Kabako Lambert, Brazz Antonio, Georges Taboueya, Hervé Nsondé (chanteurs), Ferdinand Kiolo, Roger Itoua ( solistes),  Gabriel Mienandi, alias Tchacho (guitare accompagnement), Raphaël Nanitouma (batteur), Bicks Massengo (droumeur), Arthur Nona, Bruno Nona, Emilembolo (saxophonistes).

Le siège et le lieu des répétitions de l’orchestre furent le Centre médicosocial de l’ONPT, transféré plus tard à l’atelier de l’ONPT en face de l’Ecole des cadets de la Révolution, actuelle Ecole général Leclerc. Les titres "Bazo" et "Sambala" de Ballou Canta sont les premières œuvres que le groupe lança sur le marché du disque. "Bazo" remporta le prix de la meilleure chanson du Congo en 1981 et fut édité par Postel Sund sous Brazzaville.

Il sied de noter que l’arrivée dans l’orchestre Télé Music, en 1981, du talentueux chanteur Simon Mangouani, ancien sociétaire de Bantous de la capitale, apporta une plus-value au niveau de l’attaque chant. Ce dernier formait un trio étincelant avec Nelly Okemba et Pikou Roger, trio qui émerveilla le public dans les œuvres "Kimbanda sida" de Bruno Houla et "Bouillon" de Simon Mangouani.

Les titres "Foya d’ambiance" de Nelly Okemba et "Josie Mala" de Ballou Canta, parus en 33 tours et dupliqués en CD, connurent un franc succès parmi les amoureux de la bonne musique. La nature nous enseigne que les bonnes choses ne durent jamais. En effet, la division de l’ONPT en deux entités en mars 2003, à savoir la Société des postes et épargne du Congo, d’une part, et la Société des télécommunications du Congo, d'autre part, fut à l’origine de la dislocation de Télé Music. La majorité des musiciens émargeant à l’ONPT fut affectée dans les deux entités et se consacrèrent exclusivement à leurs obligations professionnelles.

Par contre, Simon Mangouani et Kabako Lambert regagnèrent l’orchestre Bantous de la capitale. Ballou Canta, pour sa part, s’envola pour l’hexagone où il alla monnayer son talent. Ainsi marque la fin de l’épopée de l’orchestre Télé Music.


Auguste Ken-Nkenkela