Les Dépêches de Brazzaville



Les vœux du pape à ses collaborateurs : « détermination et vertus »


C’est lundi qu’a eu lieu la traditionnelle cérémonie d’échange des vœux de Noël au Vatican. Le pape a présenté ses souhaits pour l’année prochaine en deux temps : devant ses proches collaborateurs de la Curie Romaine, puis dans une grande salle d’audiences où il a reçu les quelque 4000 employés du Vatican venus avec leurs familles. S’excusant de devoir prononcer son discours assis – « car grippé » -, le Souverain pontife a réaffirmé que « la réforme de la Curie ira de l'avant avec détermination, lucidité et résolution ».

Alors que des murmures commencent à se faire entendre et que des journalistes s’en saisissent pour sortir des livres parfois explosifs, le Pape a semblé dire à ceux qui se caractérisent par une volonté de résistance que l’esprit de quelqu’un travaillant au Vatican et pour l’Eglise est d’abord le sens du service. « Nous sommes des ouvriers, pas des contremaîtres, des serviteurs, non pas le Messie! », a-t-il rappelé, reprenant les propos de l’archevêque de San Salvador, Oscar Romero, assassiné en 1980 par un commando d’extrême-droite.

Depuis l’année dernière, de nombreux scandales sont venus secouer le Vatican, et les réactions à un premier discours de vœux, en décembre de l’année dernière, avaient provoqué pas mal de remous. Le pape avait alors parlé de « quinze maladies » qui menaçaient la Curie romaine, de l’attachement à l’argent au désir de paraître et au goût du pouvoir. Cette année, la liste de ces maladies s’est réduite à 12 seulement, mais toutes semblant persister dans le corps de l’Eglise. L’an dernier il les avait  définies comme des « Alzheimer spirituels ».

« Certaines de ces maladies se sont manifestées au cours de cette année, causant beaucoup de douleur à tout le corps et blessant beaucoup d'âmes ». Et le pape de réaffirmer que pour bien travailler à la Curie, il faut « la rationalité et l'amabilité », « la déférence », « l'exemplarité et la fidélité », « l'humanité », « l'honnêteté », « la fiabilité et la sobriété », « l'humilité », sans pour autant être « des robots qui n'entendent pas et ne s'émeuvent pas ».

Juste après le discours à la Curie, le pape s'est adressé au personnel du Vatican rassemblé dans la grande salle Paul VI. « Je veux vous demander pardon pour les scandales qu'il y a eu. Et je voudrais que mon attitude et votre attitude soient celle de prier pour les personnes impliquées, pour que ceux qui se sont égarés puisse retrouver la route juste », a-t-il dit. Il leur a demandé de ne pas se décourager si dans travail qu’ils accomplissent tous les jours, parfois répétitif et humble, venaient à  manquer des marques de «reconnaissance ».


Lucien Mpama